Toute la journée, la Place Valois, coin Ontario et Valois, a été animée par les militantes et militants du comité BAILS, qui ont dénoncé la gentrification du quartier, les hausses de loyer et les conditions de plus en plus difficiles que connaît la population du quartier. Vers 17h, la Place s’est remplie pour un repas communautaire, de l’animation et quelques discours. L’ambiance était à la fête, avec la présence de nombreuses personnes du quartier, des travailleurs et travailleuses de tous âges, des familles entières avec leurs enfants. Le contraste était saisissant entre l’ambiance qui régnait et la présence déjà fort agressive du Service de police de la ville de Montréal (SPVM), qui semblait déjà chercher un prétexte pour interdire la manifestation; au moins deux officiers supérieurs du SPVM étaient d’ailleurs présents avec leur mégaphone, prêts à décréter qu’il s’agissait d’un « rassemblement illégal », alors que rien d’illégal ne se produisait et que les participants et participantes ne souhaitaient qu’exercer le droit de manifester officiellement reconnu par les lois canadiennes.
Vers 18h30, la manifestation s’est mise en marche sur la rue Ontario en direction Ouest. La manifestation était animée; la foule criait des slogans et les badauds étaient nombreux à s’approcher pour s’y joindre et s’informer de la raison d’être de la manifestation.
Soudainement, deux personnes notoirement connues dans le quartier comme étant des militants néo-nazis organisés, déguisés avec tout leur attirail, sont apparus au détour d’une intersection pour narguer les manifestantes et manifestants, dans ce qui apparaissait comme une véritable provocation. Rapidement, des manifestantes et manifestants vigilantEs se sont approchés d’eux pour leur faire comprendre que leur présence était pour le moins inappropriée et qu’il était sans doute préférable pour eux de s’éloigner rapidement. Une douzaine de patrouilleurs à vélo du SPVM étaient présents à côté des deux provocateurs lorsqu’ils se sont pointés mail ils n’ont rien fait pour les isoler des manifestantEs.
Après cet incident, il n’a fallu que quelques minutes pour que des hordes de policiers de l’escouade anti-émeute accourent de tous les côtés et se lancent brutalement et sans avertissement sur les manifestantes et manifestants, à coups de matraques et en faisant usage de poivre de cayenne. Rappelons que la foule comprenait un bon nombre de familles, d’enfants et de personnes âgées, ce que les officiers du SPVM présents au rassemblement avaient eux-mêmes pu constater. Les manifestantes et manifestants ont alors tenté de se regrouper pour défendre le rassemblement. Un certain nombre ont réussi à poursuivre la manifestation sur des rues environnantes et à se rendre jusqu’à la station de métro Papineau, où la manifestation s’est terminée.
Le comité de liaison de la manifestation anticapitaliste du 1er mai dénonce avec vigueur cette nouvelle bavure du SPVM et cette attaque aux libertés démocratiques. Nous tenons à réfuter tout particulièrement la prétention du SPVM qui affirme être intervenu parce que « des bagarres ont éclaté entre des manifestants ». La vérité est qu’il n’y a jamais eu aucune « bagarre » à l’intérieur de la manifestation; au contraire, l’atmosphère était particulièrement festive et solidaire, dans l’esprit du 1er mai. Comme nous l’avons relaté, l’incident qui est survenu fut le fait de deux provocateurs totalement étrangers à la manifestation. Que les policiers aient préféré se servir de cet incident pour attaquer et disperser une manifestation légitime plutôt que de simplement neutraliser ces provocateurs en dit long sur le fait que leur idée était faite à l’avance : pour eux, les manifestations anticapitalistes n’ont pas droit de cité et il leur appartient de décider si l’orientation politique de telle ou telle manifestation convient à ce qu’ils sont prêts à entendre. De toute évidence, les partisans de l’État policier qui dirigent le SPVM sont plus préoccupés à « neutraliser » les anticapitalistes qu’à s’occuper des néo-nazis qui sèment le trouble dans les quartiers populaires.
Nous dénonçons également le fait que la police ait procédé à au moins trois arrestations; l’une des personnes arrêtées comparaîtra cet après-midi (vendredi) pour faire face à des accusations dont la teneur ne nous est pas encore connue. Nous exigeons sa libération complète et immédiate.
En dépit de cette intervention illégale, injustifiée et brutale du SPVM, la manifestation anticapitaliste du 1er mai aura connu un vif succès. L’enthousiasme des quelque 800 participantes et participants en a fait l’un des plus importants rassemblements anticapitalistes des cinq dernières années à Montréal. Contrairement à la volonté du SPVM, il y aura d’autres manifestations anticapitalistes dans les semaines et les mois qui viennent. Aux militantes et militants anticapitalistes se joindront alors tous ceux et celles qui défendent le droit de manifester et les libertés démocratiques et refusent de vivre dans un État où les flics font leur loi.
Pour information: 1erMai2008@gmail.com
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