jeudi 23 avril 2009

Émission du 31 mars(Compop, SLAM, capsules historiques)

Comité populaire St-Jean-Baptiste

À l'occasion de cette émission, nous avons comme toujours commencé en faisant le tour de l'actualité politique et sociale pour continuer avec une entrevue. Nous avons reçu Nicolas qui est venu nous parler, en tant que coordonnateur, du Comité Populaire St-Jean Baptiste(compop.net). L'entrevue -disponible plus bas aux côtés de l'ensemble de l'émission- fait un tour des luttes d'aménagement urbain qu'ont traversé les personnes habitant ce quartier depuis plus de trente ans. Lors de ses délires de béton des années '70, la ville de Qc voulait faire une autoroute qui allait traverser le quartier, mais l'administration et les promoteurs se sont buté à des résidents-résidentes qui allaient débuter une tradition de coopération et de luttes populaires qui dure jusqu'à aujourd'hui au travers du ComPop. Aujourd'hui, ce groupe qui se préoccupe de l'ensemble des enjeux qui touches le quartier est principalement actif politiquement au niveau de leur oposition au trafic d'automobile dans une rue très fréquentée. Nicolas nous guide aussi à travers l'histoire d'un Squat sur la rue de la chevrautière qui eu lieu dans ce même quartier dans la traîné d'une campagne du FRAPRU(dont le compop est membre d'ailleurs). Nous vous invitons à jeter un coup d'oeil sur le site du Compop. Nous nous sommes intéressés à ce groupe de la ville de Qc car il donne office à nos yeux d'un bon exemple de groupe communautaire qui organise un territoire sans diviser les luttes.

Nous avons par la suite diffusé des capsules audio documentaires qui raconte l'histoire du syndicalisme révolutionnaire. Celles-ci se terminent avec une intense performance révoltée de David venu annoncer le festival du texte court qui l'été dernier avait organisé une Zone d'Exclamation Publique en Réclame Ta Rue.

Bonne écoute!!!


Émission du 31 mars Première partie

Actualité - Bloc musical
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Émission du 31 mars Deuxième partie
Entrevue - Capsules - SLAM - Capsules/musique
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"Positif" - SLAM de David
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Entrevue avec Nicolas
Coordonateur du Comité populaire St-Jean Baptiste (centre ville de Qc)
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mercredi 22 avril 2009

Surprise dans le Devoir.

En lisant les journaux, on peut toujours être surpris, cette fois-ci, agréablement.
Du Devoir:
Les victimes de la crise
Gil Courtemanche
Édition du samedi 18 et du dimanche 19 avril 2009

Mots clés : Crise économique, Pauvreté, Économie, Brésil (Pays), Québec (province)

En théorie, tous les pays riches et émergents vivent la même crise, du moins c'est ce qu'ils ont dit à Londres. Les Occidentaux aiment bien prêter leurs crises aux autres et les embarquer dans leur galère ou leur charrette. Tous avec nous pour nous sauver de notre crise. De son Brésil prospère, Lula a dit: oui, on peut vous aider, mais vous allez changer des choses. La Chine remet en question l'étalon monétaire que demeure le dollar américain et propose de le remplacer par un panier de devises fortes. Contrairement à ce qu'on nous raconte, la crise n'est pas universelle et identique dans ses effets. Stephen Harper ne cesse de nous le répéter.

Mais fondamentalement, pour les véritables victimes de la crise, les ouvriers, les employés de banque, les intérimaires, ceux et celles qui détiennent des emplois précaires, pour les travailleurs de l'auto ou du bois ou du papier, la crise porte le même nom peu importe dans quelle langue on prononce le terme.

La première conséquence de la crise pour les gens ordinaires, c'est la baisse du pouvoir d'achat. Plus de chômeurs, plus de concessions salariales pour conserver les emplois, moins d'argent pour les petits. Et c'est ici que la crise semble prendre un sens différent selon qu'on soit en Europe ou en Amérique du Nord. Dans les «vieux pays», comme disait Romney, le pouvoir d'achat est relié autant à l'économie qu'à la politique. Cela explique que des dizaines de manifestations de masse aient protesté contre la crise et l'appauvrissement qu'elle provoque.

Ici, pas un seul raton laveur licencié pour cause de crise ne s'est promené dans les rues avec sa petite pancarte. Les chômeurs se multiplient, ils se bousculent au portillon, engorgent les bureaux de l'assurance-emploi, mais on se contente, semble-t-il, de sa tristesse, de son désoeuvrement et de son chèque de prestation. On rentre à la maison et on regarde à la télé le porte-parole syndical déplorer la situation, et on écoute le ministre dire qu'il n'y peut rien, car la crise est mondiale. Puis on bâille en entendant un péquiste qui dit que, si nous étions indépendants, on pourrait mieux faire face à la crise. Et la colère, bordel? Et l'indignation? Et le sentiment de profonde injustice? Ils sont où? Ils s'expriment comment? Ils ne s'expriment pas, car ils n'ont jamais été formulés, ni par les politiques, ni par les syndicats. Alors, comment demander aux travailleurs de mettre en forme et en action leur sentiment d'être des paumés de la terre? Des paumés riches, mais des paumés quand même.

***

En France, à Mantes-la-Jolie, 200 ouvriers de FCI, quatrième producteur mondial de connecteurs, ont décidé d'occuper leur usine menacée de délocalisation à Singapour. C'était le 24 février. L'usine et la compagnie étaient rentables, mais le fonds d'investissement américain, ce genre de groupe anonyme de riches qui veulent devenir plus riches, souhaitait une plus grande rentabilité. L'usine de FCI a rouvert ses portes mardi dernier et une entente a été conclue qui garantit les emplois au moins jusqu'en 2011. Dans quelques entreprises qui annonçaient des délocalisations ou des licenciements, des dirigeants ont été kidnappés, ou plutôt retenus dans leurs bureaux. Des populations de villages ou de petites villes ont manifesté pour appuyer les «kidnappeurs».

Je n'encourage pas le rapt d'individus. Mais quand les pouvoirs publics -- vous savez, ces gens polis et circonspects en qui nous déposons notre confiance -- ne font rien, on peut se demander si ce n'est pas une bonne idée, un geste juste, de retenir dans son bureau le représentant d'une entreprise qui vole ou a exploité. Posons-nous une question. Pourquoi avons-nous l'indignation automatique quand la «nation» est brimée, snobée, oubliée, et faisons-nous le mort quand nos ouvriers prennent le chemin du chômage, de la fin de leur vie active, que leur retraite n'est pas assurée? Posons une autre question. Pourquoi la capacité de mobilisation des centrales syndicales est-elle si faible? Et une question subsidiaire: pourquoi leurs propositions pour faire face à la crise sont-elles si minces et si vides?

Collectivement, nous regardons la crise comme les vaches regardent le train passer. Nous ruminons et rentrons à l'étable d'un pas mesuré. Nous ne cherchons pas d'autres chemins que celui qui est déjà tracé et que nous parcourons depuis des décennies, le refus de l'affrontement et de la discorde, la recherche du consensus illusoire entre petits et grands. Les travailleurs ont fait 1000 concessions dans les dernières années pour sauver leur emploi. Ils ont fait les gentils et les polis.

Quel est le résultat de cette tolérance au capitalisme sauvage? Des chiffres publiés dans

Le Monde de la semaine dernière y répondent éloquemment.

En 1982, la richesse des 400 personnes les plus riches du monde était de 92 milliards de dollars. En 2006, elle était de 1250 milliards. Et aujourd'hui, les 300 000 Américains les plus riches gagnent autant d'argent que les 150 millions de leurs concitoyens qui sont au bas de l'échelle des revenus.

Abitibi-Bowater va faire faillite. Ce n'est pas la faute de ses employés efficaces et productifs, qui ont fait moult concessions. L'entreprise est tuée par une dette énorme accumulée pour acquérir, pas pour produire. Et ce sont les travailleurs qui paieront de leur maison, certainement pas les dirigeants qui ont coulé le bateau. Il faudrait peut-être commencer à être en colère. Pourquoi ne pas occuper une usine, s'approprier le bois ou le papier? Cesser de laisser les voleurs voler.

lundi 13 avril 2009

Émission du 24 mars (Pauvreté, SLAM et anarchisme au QC)

Au cours de cette émission, nous avons eu en entrevue, Line Marcoux de la Table d'action contre l'appauvrissement en Estrie. Nous avons mis son entrevue dans un message portant spécifiquement sur la pauvreté à Sherbrooke (ici; téléchargement directe ici). Cette entrevue vient donc compléter un des premiers messages de ce blog où l'on apprenait que la ville de Sherbrooke était la championne du Cheap Labor (ici)!
Nous avons aussi eu la chance de recevoir un invité qui a généreusement partagé sa révolte sous forme de SLAM. Son texte qu'il a écrit il y a trois ans, s'attaque à la violence omniprésente dans l'univers capitaliste. Pour plus en savoir à propos du SLAM à Sherbrooke cliquez ici. L'animateur a par la suite eu un entretien avec l'auteur du livre Sur les traces de l'anarchisme au Qc (1860-1960). Mathieu Houle-Courcelles publiait des extraits de son livre dans la revue Rupture de la NEFAC avant de publier son livre. Quelques chapitre du livre sont disponible sur internet aux adresses suivantes ( le 19e, les '20 et '30, les '40). L'auteur lui-même militant anarchiste depuis quelques années à déjà participé à différentes entrevues avec divers médias. Vous pourez les retrouver sur le site de son éditeur: LUX éditeur


Émission du 24 mars première partie (1 heure)
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Émission du 24 mars deuxième partie(1 heure)
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Entrevue avec Mathieu Houle-Courcelles
Pour télécharger cliquez ici


Performance de SLAM par Jean-Michel
pour télécharger cliquez ici

mercredi 8 avril 2009

Sherbrooke et la pauvreté



Voici un site gouvernemental fort intéressant. C'est une carte du territoire québécois qui peut être parcourue selon différents repères sociaux. Sur l'image plus bas, c'est une carte de Sherbrooke selon l'indice de défavorisation en 2001. Mais voyons ce que le gouvernement dit de cette outil:

«La mesure des inégalités sociales de santé et de bien-être a longtemps posé problème étant donné l'absence de données à caractère socio-économique dans les différents systèmes d'information sur la santé et le bien-être. Lacune d'autant plus importante que le lien entre l'état général de santé et de bien-être et les inégalités sociales est aujourd'hui bien connu.

C'est dans ce contexte et dans une tentative de décrire l'ampleur et la répartition géographique des inégalités sociales de santé au Québec qu'un indice de défavorisation a été développé.»
Sur cet extrait, on voit Sherbrooke: En bleu foncé, c'est la défavorisation social, c'est-à-dire la fragilité du réseau social, tant à l'échelle de la famille que de la communauté et puis en rouge foncé, la défavorisation matérielle, soit la privation de biens et de commodités de la vie courante. Par contre, le mauve foncé, lui, et la défavorisation social et matérielle, bref, les plus démunis... On voit très bien les zones sensible et celles où les bourgeois vont se cacher pour exploiter les autres.

On voit que le secteur centre-ville (centre-sud) est très pauvre ainsi qu'Ascot et Fleurimont (surtout sur la King). Bien sûr, les banlieues sont épargnées et le Nord semble bien s'en tirer. Évidemment, le bois Beckett est un nid à riche: Les rue Rostand, Lamartine et Descarte en sont pleines. Une belle vue sur Sherbrooke! Seulement, plusieurs question demeure: mais où habite donc Jean Perrault!? Je vous laisse deviner.
À titre comparatif, voici une carte d'ensemble de Montréal.
On peut parcourire le québec tout entier avec cet outil. Il y a également différents repère sociaux dont: la densité de la population, selon l'emploi, l'âge, l'immigration, le revenu, etc. Une vrai mine de ressources! Le tout à cette adresse: http://www.msss.gouv.qc.ca/statistiques/atlas/atlas/index.php
Merci l'Atlas de la santé et des services sociaux du Québec!

Et en lien avec ce billet, un entretient extrait de notre émission de radio La rage du Peuple où Line Marcoux nous parle de l'ATACAE, la Table d’action contre l’appauvrissement en Estrie.

Moins de conscience de classe aux États-Unis qu'en Europe?

Lutte de classe en France (grêve générale du 29 Janvier)
Dans un récent article, le New York Times fait une comparaison des luttes syndicales entre le vieux continent et le Land of the Free. Il est intéressant de voir que les travailleurs et les travailleuses des États-Unis ont la mèche plus longues probablement à cause des (sanglantes) répressions des mouvements syndicaux des dernières décennies(1930-1950-1970). Leur faible propension à prendre la rue viendrait aussi du fait qu'ils auraient peur de voir leur usines être délocalisées(c'est pour ça qu'il faut pas aller trop loin!), seraient plus individualistes et préféraient se défouler sur des blogs (chaînes de mails), feraient confiance à leur système politique(de lobby et de démocratie), mais principalement, au sein du mouvement, il y a moins de référence au principe de luttes de classe qu'en Europe!

Il faut dire aussi que depuis la fin de 2008, il s'en est passé des choses en Europe. Les luttes syndicales ont des méthodes plus drastiques et probablement plus efficaces. Tout récemment des syndiqués-es français libéraient leur patron suite à sa séquestration (3M), quelques occupations d'usines sont toujours actives au moment où vous lisez ces lignes, 2,7 millions de personnes se sont mobilisées à Rome contre la crise le 4 avril dernier, tandis qu'aujourd'hui les soldats civiles de l'armée Russe déclenchaient la grève afin de revendiquer le paiement de leur salaire... De son côté, le mouvement syndical yankee a voté majoritairement pour Obama afin qu'il change une loi en faveur des syndicats...

D'un autre côté, l'article en question ne parle malheureusement pas de l'occupation de la Republic Windows and Doors factory à Chicago par 250 syndiques-es, fait une comparaison simpliste (voir les photos ci-contre), ne compare pas la nature respective des organisations syndicales...

N'en reste que les événements utilisés pour exposer la force historique du mouvement ouvrier étasunien face à l'État et au patronat sont tout de même pertinents à connaître pour mieux comprendre ce qu'il se passe au cœur de l'Empire!

Lutte de classe aux USA (Grêve contre GM en 2007)