mardi 29 avril 2008

journée internationale des travailleurs et travailleuses le 1er mai


Le collectif du 19 juillet vous invite à rejoindre le contingent communiste libertaire dans le cadre de la manifestation anti-capitaliste et autonome qui se déroulera la jeudi 1er mai à Montréal. Des transports seront disponibles du cégep de Sherbrooke et le départ se fera à 15h. Du transport sera aussi disponible au cégep de Sherbrooke pour la manifestation syndicale du 3 mai où nous vous invitons à rejoindre le contingent précaires en colères. Pour plus d'informations sur ces deux manifestations et sur le transport pour celles-ci, vous pouvez nous rejoindre au Sherbrooke@nefac.net ou contacter l'AÉCS (association étudiante du cégep de Sherbrooke) pour réserver une place dans les bus au (819) 346-1874

dimanche 27 avril 2008

Le REMDUS désaffilié de la FEUQ !

Le Regroupement des étudiantes et étudiants de maîtrise, de diplôme et de doctorat de l'Université de Sherbrooke (REMDUS) a finalement réussi à désaffilier de la Fédération universitaire du Québec cette semaine, après avoir tenu un deuxième vote. Lors du premier vote, celui-ci avait été contesté en justice par un étudiant membre du comité pro-FEUQ. Celui-ci fut annulé par un juge.

Toutefois ce fut seulement le vote qui fut invalidé et le juge a autorisé le REMDUS à tenir un second vote sur la question, sans devoir refaire une autre campagne référendaire. Heureusement, ce second vote s'est tenu selon les anciennes règles référendaires de la FEUQ et non selon celles qui furent adoptées récemment et qui furent décriées par plusieurs comme étant antidémocratiques, voire même autoritaires.

Le quorum fut atteint et le REMDUS a finalement réussi à se débarrasser de cette fédération qui préfère se battre contre ses membres...au lieu de combattre le dégel des frais de scolarité.

Résultats du Référendum sur l'Affiliation du REMDUS à la FEUQ

OUI 39.44% NON 57.77% Abstentions 0.80% Annulations 1.99%

En espérant que cette victoire inspirera d'autres personnes à quitter les rangs de cette organisation !

Source: http://www.remdus.qc.ca/fr/s.php?s=78481328

vendredi 25 avril 2008

Un billet de loterie avec ça?

Les travailleuses et travailleurs du Super C du carrefour (rue Portland) contestait déjà depuis plusieurs mois l'obligation, imposer par leurs patrons et par Metro, de solliciter les client-e-s de l'épicerie pour leur vendre des billets de loterie. Mais une décision arbitrale vient de donner raison à Metro, rejetant le grief faites par le syndicat.

Voilà deux ans, la travailleuse Cathy Marclay avait contesté cette obligation, même lorsque ses patrons l'avait suspendu. Heureusement ses camarades de travail se solidarisèrent avec elle.

Faut dire, qu'étant l'épicerie des « pauvres », Super C à une clientèle cible pour les lottos: du monde qui pense se sortir de la misère à l'aide de la pensée magique qu'offre les loteries. C'est l'autre opium du peuple si on veut.

Malheuresement, puisque le système capitaliste fait en sorte qu'on ne peut pas travailleur selon nos propre valeurs morales, et qu'on ne doit agir, selon les entreprises, que comme des robots sans conscience afin de maximiser les profits (selon le principe souvent répété par les patrons du « T'es pas payé pour penser »), les travailleuses du Super C seront probablement obligé de vendre des billets loteries...

À moins de montrer aux patrons c'est qui les vrais boss.

Le corps des femmes n'est pas un champ de bataille.

Une analyse féministe très interessante sur le debat du voile:

Le corps des femmes n'est pas un champ de bataille.

Retour sur le "débat" français sur le port du voile islamique


Ce fichu foulard, il y a quelques mois, je m’en « fichais ». Mais le consensus qui traverse l’ensemble de la classe politique de Lutte Ouvrière au Front National sur ce sujet, l’hystérie de certains profs qui vont jusqu’à faire grève pour protester contre une ou plusieurs élèves voilées dans leur établissement, et bien sûr, le vote d’une loi à l’encontre de ces mêmes élèves obligent à prendre position. Car, et tout le monde s’accorde sur ce point, la loi sur la laïcité concerne les jeunes filles voilées, et seulement les jeunes filles voilées. Le débat sur la laïcité est un débat sur le foulard islamique. Au-delà - ou en deçà - du débat sur la laïcité, de l’idéologie, des systèmes de valeurs apposés aux civilisations, ce texte voudrait aujourd’hui s’intéresser aux victimes et aux « initiatrices » bien malgré elles de cette loi qui se trouvent être des femmes. Il se veut une vision purement féministe de la question.

À lire sur ce lien: http://www.indesens.org/article.php?id_article=101

jeudi 24 avril 2008

La position antipatriarcale de la NEFAC

Voici une analyse de la position de la NEFAC sur le patriarcat réalisé par une personne étudiant à l'Université de Sherbrooke. Elle doit beaucoup à l'analyse de Francis Dupuis-Déri sur les journaux anarchistes:

La position antipatriarcale de la NEFAC


Ce travail se penchera sur la position de la Fédération des communistes libertaires du nord-est (NEFAC) à propos de la question du patriarcat.


Il sera examiné le contexte dans lequel apparaît et évolue la NEFAC ainsi que les documents officiels de l'organisation tel son Introduction à la NEFAC ses Buts et principes et ses Positions et orientations. Ce travail se concentrera sur les publications des collectifs francophones de la NEFAC telles que Ruptures, Cause commune ainsi que certaines brochures parues aux éditions Ruptures. Certains textes publiés sur les blogues et le site officiel de l'organisation seront également examinés, ainsi que l'accueil fait à ces textes.


Il sera donc démontré que la NEFAC, en tant qu'organisation révolutionnaire, et contrairement à d'autres groupes d'extrême gauche, considère la lutte antipatriarcale comme une priorité et conçoit le patriarcat comme un système d'oppression spécifique aux femmes et qui exige une lutte spécifique.


Le mouvement « antimondialisation »


L'année 1999, marque les débuts de ce qui sera appelé le mouvement antimondialisation. Il naît médiatiquement lors d'importantes manifestations regroupant de nombreux secteurs sociaux tels que syndicats, organisations de solidarité internationale, groupes écologistes et féministes, etc., contre la conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Les manifestantEs dénoncent les abus des multinationales qui encouragent les inégalités sociales, exploitent leurs forces de travail, versant des salaires de misère et imposant des conditions de travail misérables, sans se soucier de l’environnement. Le système économique international est également mis au banc des accusés.


« La violence des manifestations qui ont perturbé la conférence [...] à Seattle du 29 novembre au 3 décembre 1999 a étonné et secoué tout le monde. »1 Cette violence dont parle le document du Service de renseignement de sécurité L'antimondialisation un phénomène en pleine expansion, n'est évidemment pas celle des services policiers qui exerceront une répression brutale sur les manifestants, mais bien celle vue comme provenant de « militants anarchistes regroupés au sein d’un mouvement connu sous le nom de Black Bloc [...], ils sont violents et particulièrement bruyants. »2 « Certains parmi les plus agressifs escaladent des immeubles ou d’autres structures élevées ou encore organisent des sit-in et accrochent des banderoles pour attirer l’attention. Quant aux plus extrémistes - le plus souvent des anarchistes [...] fracassent les fenêtres, déclenchent des incendies ou vandalisent des boutiques et des établissements de restauration rapide. »3 Selon le SCRS « la majorité d’entre eux est convaincue que seule la violence permettra l’avènement de la société telle qu’ils la conçoivent, c’est-à dire constituée de petites communautés indépendantes, libres de toute autorité politique élue » et que la « doctrine capitaliste est aussi dénoncée au motif qu’elle fait fi du bien-être individuel et sacrifie les cultures et l’environnement sur l’autel de la croissance et du profit. »4


Selon le SCRS cette attention médiatique, quoique négative, grossirait le mouvement antimondialisation : « La fusion de ces groupes en une multitude innombrable crée une illusion de puissance qui retient l’attention et suscite l’intérêt des médias, ce qui a pour effet de l’amplifier et de grossir les rangs des manifestants. [...] L’opposition, qui vient davantage de la gauche que de la droite, rallie énormément de jeunes. »5 Par contre, mentionnons que selon Francis Dupuis-Déri la « montée en visibilité médiatique du mouvement “antimondialisation” ou “altermondialiste” doit beaucoup à la figure de l’anarchiste “casseur” » peut également faire partie d'une recherche « d'un ennemi intérieur, figure toujours utile pour favoriser une certaine cohésion sociale autour des institutions et des valeurs officielles et justifier la répression des mouvements contestataires. »6


La NEFAC


Ce contexte de croissance du mouvement antimondialisation ou altermondialisation s'accompagne d'une certaine radicalisation des protestations, d'une croissance de l'intérêt pour l'anarchisme et la multiplication des groupes s'en réclamant. Cette époque est marquée « par l’apparition de nouveaux journaux anarchistes, mais aussi par un surgissement important des anarchistes dans les médias officiels, qu’ils soient publics ou privés. »7


C'est également dans ce contexte, en l'an 2000, que naît la Fédération des communistes libertaires du nord-est, mieux connu par son acronyme anglophone NEFAC (North East Federation of Anarcho-Communists), de la rencontre de groupes anarchistes du Québec, de l'Ontario, de New York, de Boston et d'autres régions du nord-est des États-unis.


S'introduisant elle-même sur son site, la NEFAC se définit comme s'opposant « à toute forme d'oppression et d'exploitation et [luttant] pour une société libertaire, sans classe et sans État. »8 Pour atteindre ces objectifs, la NEFAC croit devoir « mettre fin au patriarcat, au suprémacisme blanc et à la domination de classe, détruire le pouvoir étatique et exproprier la bourgeoisie, abolir le salariat et le marché et socialiser les moyens de production et de distribution au bénéfice de la société dans son ensemble. »9 Selon la NEFAC cela doit nécessairement passer par « une révolution sociale, qui ne pourra émerger que de mouvements sociaux autonomes et de l'auto-activité révolutionnaire de la classe ouvrière. »10


Malgré qu'elle reconnaît que la révolution ne pourra « être menée que directement par la classe ouvrière », la NEFAC croit son existence nécessaire « ne serait-ce que pour mener la "bataille des idées” » et « radicaliser les mouvements de masse et les luttes populaires, de combattre les tendances réformistes et autoritaires, d'être un forum où les idées et les expériences peuvent être partagées et discutées par les militantEs, d'être un véhicule donnant l'impact politique maximum aux idées communistes libertaires dans la classe ouvrière. »11


La NEFAC affirme que son « activité peut être sommairement divisée en trois axes différents : l'étude et le développement théorique, l'agitation et la propagande anarchiste, et l'intervention dans la lutte de classes. » 12


Buts et principes


Dès son premier congrès à Morgantown en 2000, qui regroupe la majorité des membres canadienNEs et étatsunienNEs de l'organisation, la NEFAC adopte des buts et principes ambitieux. Se déclarant pour le communisme libertaire, internationaliste, révolutionnaire, écologiste et lutte des classistes, elle affirme s'opposer également à l'État, au capitalisme et au racisme. De plus, la fédération se déclare contre le patriarcat et pour la libération queer.


Pour la NEFAC, le patriarcat, la domination de l'homme sur la femme, est la forme d'oppression la plus enracinée qui « s'exprime partout, à la fois dans les domaines publics et privés. »13 L'organisation dit adopter la théorie et la pratique de l'anarchaféminisme par lesquelles elle veut attaquer « le triple règne du patriarcat, du capitalisme et de l'État »14. Le patriarcat est donc une « subjugation sexuelle, économique et politique » qui « a à son coeur le principe commun d'autorité. »15


La fédération affirme que c'est « seulement en unissant la perspective révolutionnaire de classe de l'anarchisme et la critique féministe du patriarcat que le féminisme et l'anarchisme peuvent atteindre leur but commun de libération humaine. »16 On voit bien ici que la domination des femmes n'est pas le simple fait du capitalisme puisque selon la NEFAC, quoiqu'il « soit perpétué par le capitalisme et l'État, le patriarcat existait avant eux et, sans confrontation, existera après leur abolition. »17 L'organisation reprend le slogan des féministes marxistes : « Il n'y aura pas de révolution sans libération des femmes. Il n'y aura pas de libération des femmes sans révolution. »18


La NEFAC se prononce également pour la libération queer. Pour elle, le patriarcat capitaliste utiliserait « un ensemble spécifique de rôles attribués à des genres sexués pour se reproduire. »19 Cela engendrait l'homophobie et mènerait « à un environnement qui limite le développement sexuel personnel d'un individu ».20 L'organisation viserait donc à créer « un environnement libre de socialisations oppressives qui nous enferment dans des identités sexuelles et des styles de vie spécifiques. »21



Par contre, les collectifs de la fédération décide de prioriser « l'intervention dans les quartiers, sur les lieux de travail et dans les mouvements antiracistes et pour la liberté de circulation »22 et non la lutte antipatriarcale.


Les positions et orientations


Au cours des années, la NEFAC a adopté deux documents de positions et d'orientations. Dans ces documents, la fédération développe sa vision de différents enjeux afin d'approfondir son discours. Dans le document La question de l'organisation révolutionaire anarchiste la NEFAC mentionne le patriarcat alors qu'elle affirme la nécessité d'une « révolution sociale, politique et culturelle où les classes opprimées mènent la lutte jusqu'au bout, renversent la civilisation bourgeoise et abolissent le capitalisme, l'État, le patriarcat et le racisme. »23 Un peu comme dans sa Position sur les lieux de travail, dans laquelle es membres de la NEFAC développe leurs idées par rapport à l'intervention qu'elles et ils aimerait mener sur les lieux travail. Ici la fédération affirme que la « lutte des classes est quotidienne dans les luttes de quartier pour des logements décents, la lutte pour l'aide sociale, dans la lutte pour l'accès à une éducation de qualité, la résistance contre les prisons et la brutalité policière, dans l'arène de la culture populaire, et spécialement contre le racisme, le sexisme, et les autres formes d'oppressions qui stratifient et divisent la classe ouvrière. »24 Dans la même veine, elle dit reconnaître « l'exclusion à laquelle font face bien des travailleurEUSEs à l'intérieur du capitalisme à cause de certaines formes de discrimination (tels le racisme et le sexisme). Ces formes de divisions renforcent les tactiques de division capitaliste entre les différents secteurs de la force de travail, tout comme elles renforcent les comportements réactionnaires entre les différents secteurs de la classe ouvrière. »25


La NEFAC développe sa vision du travail féminin plus loin dans le document. « Nous devons reconnaître l'oppression spécifique des femmes sous et le capitalisme et le patriarcat »26, affirme le document. Pour la NEFAC, la place accordée à la femme avant et après la révolution industrielle était celle de « Reine du foyer », son lieu de prédilection dit « naturel ». Lorsque les femmes entrèrent massivement dans le milieu du travail, « l'opposition vient de tous les côtés, des groupes religieux aux syndicats, disant que le travail des femmes était contre l'ordre naturel des choses. »27 Mais, selon la NEFAC, puisque le travail des femmes était « essentiel au développement du capitalisme et surtout à la survie des familles de la classe ouvrière », de nombreuses lois furent promulguées pour orienter les femmes vers des travaux qui serait en accord avec leur « nature » ce qui aurait mené à d'importants ghettos d'emploi féminin ou les qualifications des femmes n'étaient pas reconnu puisque leur travail était dit « naturel » et donc ne méritait aucun salaire particulier. Ainsi pour la fédération, le travail féminin « était, et est toujours aujourd'hui, payé moins et aucunement valorisé. »28 Avec comme conséquence « la réalité capitaliste de la “double journée” de travail – la reproduction sociale de la main d'oeuvre (comme les tâches ménagères et la garde des enfants) en plus du travail sous-payé – force les femmes à rester à la maison dans la sphère privée et contribue à leur isolement. »29


La NEFAC conclue donc qu'elle doit lutter contre les inégalités économiques et sociales que vive les femmes en société et sur leur milieu de travail en se battant contre la discrimination salariale qu'elles vivent et le bas niveau de syndicalisation des emplois féminins, ainsi que leur précarité et leurs mauvaises conditions de travail. Pour la NEFAC, la « solidarité du mouvement ouvrier doit être étendue à tous les travailleurEUSEs, peu importe si leur travail est reconnu, salarié, légal ou non. »30 De plus elle croit nécessaire de « soutenir et défendre l'organisation autonome des femmes autour de leurs conditions matérielles et défendre tous les gains de notre classe, incluant ceux qui avance les conditions des femmes. »31


Finalement, le document note que la NEFAC ne croit pas que l'abolition du capitalisme détruirait les comportements racistes et patriarcaux dans la classe ouvrière. « La lutte des classes est un combat contre toutes les formes d'oppression; ainsi le système de classe doit être abattu par une révolution de masse ouvrière qui est transgenre et interraciale. »32 La NEFAC croit à la nécessité de faire le lien entre l'exploitation capitaliste et l'oppression sociale dans les milieux de travail afin d'unifier la lutte pour la libération. Donc en:


agitant et agissant pour défendre les secteurs exclus de notre classe sur les lieux de travail, en encourageant et en supportant l'organisation autonome de tous les groupes opprimés dans tous les secteurs de la société, et en supportant le développement du leadership et des activités de ces luttes, nous participons à créer des stratégies d'organisation ouvrière, internationalistes, féministes et antiracistes qui ont la possibilité de se développer en un mouvement de lutte de classe avancée.33


Ruptures


Ruptures est la revue d'analyse et de théorie produite par les collectifs francophones de la NEFAC qui en produit plus ou moins à un numéro par année. La revue est principalement distribuée et vendue dans les manifestations, groupes communautaires, réseaux militants, bibliothèques alternatives et autres lieux prisés des anarchistes du Québec. Certains des textes sont également mis disponibles sur le site internet de la NEFAC alors que d'autres sont transformés en brochures pour en augmenter la distribution.


Au Québec, avec l'essor du mouvement antimondialisation, et d'une certaine mesure de l'anarchisme, apparaît un bon nombre de journaux anarchistes tels La Mauvaise Herbe, Anarkia, Le Trouble, la revue du groupe féministe libertaire Les Sorcières, ainsi que Ruptures et Cause commune pour la NEFAC.


Pour Francis Dupuis-Déri qui a analysé la presse anarchiste de 2000 à 2006, « Ruptures consacre sans conteste plus d’espace à réfléchir au patriarcat », sauf pour Les Sorcières, « abordant ce thème de façon autocritique dès son premier numéro ».34 En effet, la NEFAC qui se dit « plateformiste », c'est-à-dire s'inspirant de La plateforme d'organisation des communistes libertaires du groupe d'exiléEs ukrainienNEs fuyant les bolcheviques Dielo Trouda, reproche à son propre texte fondateur que malgré qu'il : « se démarque d'avec l'anarchisme traditionnel […] sur la question du patriarcat, et c'est, malheureusement, pour enregistrer un recul marqué. En effet, aucune des questions liées au patriarcat — que ce soit l'oppression des femmes, la répression sexuelle ou la famille et l'éducation des enfants — n'est abordée. Le mot “femme ' n'apparaît même pas dans le document! […] Bref, cet “oubli » est réellement une lacune théorique importante, qui a encore des répercussions aujourd'hui. »35


De plus, Ruptures « prend position dès ce premier numéro en faveur de l’autonomie des femmes dans leur lutte d’émancipation »36 : « N'est-il pas d'abord absurde qu'un homme, aussi “anarchiste” soit-il, intervienne de façon directe dans les affaires d'un groupe de femmes non mixte sans leur permission? Non pas que les hommes n'ont pas leur part de tâches à accomplir dans la lutte antipatriarcale, mais ils doivent respecter, lors d'une lutte commune avec des groupes de femmes, les limites d'intervention pour les hommes fixées par ces divers groupes de femmes. Par exemple, certaines femmes ne se sentent mieux qu'entre femmes pour se réunir et discuter; il est alors très logique qu'elles optent pour cette forme d'organisation. Dans ce cas, l'auto-organisation se lie avec un principe qu'on pourrait appeler l'autonomie organisationnelle. C'est à dire que les groupes de femmes non mixtes appliquent l'autonomie organisationnelle en se regroupant entre femmes seulement. »37


Le second numéro de Ruptures est quant à lui entièrement consacré à la question du patriarcat. On y retrouve des explications sur la nécessité de la lutte antipatriarcale pour les anarchistes, des appels à la solidarité avec les « femmes révolutionnaires d'Afghanistan », une courte histoire des « siècles occultés » du féminisme ainsi qu'une analyse anarchaféministe de la société sur « les femmes, l'État et la famille ». On retrouve également des textes intitulés Quel intérêt pour les hommes dans la lutte antipatriarcale? et Le patriarcat nous opprime tous et toutes!.


Dans l'éditorial du numéro, les Unions locales de Québec et Montréal de la NEFAC déclarent que « les textes présentés ne font que soulever le débat » et que « la critique du patriarcat a toujours été le point faible de la théorie anarchiste. »38 Les anarchistes de la NEFAC veulent également se distancier de la croyance « hypocrite » de certains libertaires que « nous sommes exemptEs des patterns d'aliénation et d'oppression qui régissent le monde » qui font en sorte de porter l'attention « vers l'extérieur sans remettre en question nos propres rapports avec autrui. »39 Le patriarcat qui est identifié comme un « des piliers du système actuel de domination »40 doit être combattu collectivement pas seulement individuellement.



Le texte Quelques commentaire sur la domination patriarcale de Michel Nestor « distingue l’oppression de l’aliénation, expliquant que " l'idéologie patriarcale aliène tant les hommes que les femmes, tandis que le système patriarcal opprime essentiellement les femmes (tout particulièrement celles provenant des milieux populaires) ainsi que certains hommes (victimes de l'homophobie).’ »41


Par contre, Sid, dans le texte Le patriarcat nous opprime tous et toutes, affirme au final que le patriarcat opprime tout le monde, hommes et femmes. Fracis Dupuis-Déri écrit: il explique que son analyse « est celle d'un prostitué homosexuel polygame non possessif et partiellement conscient de sa condition depuis l'âge de douze ans.» Son analyse s’orchestre « autour de trois axes : l'oppression des hommes (et aussi des groupes sociaux dominants) sur les femmes (et les groupes marginalisés), l'hétérosexualité forcée et le contrôle social par la conformité des relations et liaisons entre individu-e-s.42 Quant à lui, Marc Aurel fait une autre fois appel favorablement à l'autonomie des femmes qui luttent contre le patriarcat dans son texte Quel intérêt pour les hommes dans la lutte antipatriarcal? Un point de vue anarchiste :

Que les femmes veuillent garder le contrôle du mouvement des femmes, rien de plus logique. Dans la mesure où le sexisme est la principale incarnation concrète du patriarcat, que celles qui le vivent veuillent le nommer et le combattre en toute autonomie, c'est légitime et nécessaire. Que, dans ce contexte, les hommes solidaires soient relégués à un rôle de soutien -- s'occuper de la garderie, par exemple -- et que tout ce qui est utile soit fait pour que le contrôle de la lutte soit assumé par des femmes, c'est tout aussi légitime et trop souvent nécessaire. Ce serait bien le comble s'il fallait qu'on accepte que la domination masculine se fasse sentir jusque dans la lutte pour son abolition.43


Francis Dupuis-Déri décrit le texte d'E. Morraletat, Les femmes, l'État et la famille, comme présentant : pour sa part le patriarcat non plus comme un système d'oppression spécifique, mais comme le résultat d’un désir du capitalisme et de l’État, principalement, d’exploiter les femmes. Les « luttes féministes dans leur version contemporaine » sont alors analysées « en lien avec le développement du capitalisme et de la société de classes. »44


En effet, malgré la qualité du texte, celui-ci ne mentionne que peu le patriarcat, le féminisme étant vu comme une contradiction du capitalisme. Le système économique et l'État auraient récupéré les luttes féministes d'où la nécessité selon l'auteur d'allié lutte antipatriarcale et organisation révolutionnaire anarchiste afin de résoudre les contradictions inhérentes au système une bonne fois pour toute. Ce texte sera traduit en anglais et distribué sous forme de brochures.


Il est à noter que la NEFAC publiera et distribuera massivement la brochure du texte La tyranie de la nonstructure, aux éditions Ruptures, écrite par la militante américaine féministe Jo Freeman. Le texte qui fait la critique de la non-structure des modèles organisationnels employés par le mouvement féministe des années 60 et 70, est réédité par la NEFAC, apparemment non pour son contenu spécifiquement féministe, mais bien pour critiquer d'autres tendances du mouvement anarchiste qui voit dans l'organisation formelle une forme d'oppression et prône l'informalité. Le texte critique l'informalité comme contenant également des dynamiques d'oppression qui pourrait être évitée avec l'organisation formelle. Alors qu'« un débat divise divers journaux au sujet de la meilleure forme organisationnelle que devraient adopter les anarchistes pour maximiser leur efficacité »45, le texte plaît aux militantEs de la NEFAC qui se revendique comme étant de la tendance organisationelle de l'anarchisme.


Les masculinistes


Le numéro 5 de Ruptures, un dossier spécial sur les contre-pouvoirs, contient des textes sur l’antiféminisme dans sa forme «masculiniste » dont le texte Masculinisme : ressac identitaire patriarcal et Qui sont les masculinistes? sous la plume de E. Morraletat. Ces textes seront repris sous forme de brochure aux éditions Ruptures afin d'accroître leur distribution, entre autres au Salon anarchiste du livre à Montréal. Elle sera la brochure qui sera la plus distribuée par la NEFAC.


Le texte Masculinisme: ressac identitaire patriarcal analyse le masculinisme comme étant un « ‘mouvement’ en réaction au changement social apporté par les luttes féministes. »46 Les masculinistes seraient des révisionnistes qui nient les inégalités dont sont victimes les femmes. Selon eux « l’égalité entre les sexes a été réalisée par le féminisme et les femmes vivraient aujourd’hui dans des conditions identiques à peu de choses près à celles des hommes. »47 De plus, le féminisme serait « ‘allé trop loin’ et aurait renversé ‘les valeurs essentielles et fondamentales qui concernent la famille (La Presse, 24 octobre 1991)’ »48.


Le texte analyse les positions de groupes masculinistes par rapport au travail, aux enfants, à la violence conjugale, à l'éducation, etc., accompagnés d'extrait de la bande dessinée « Les Vaginocrates» de Ferrand, « l'un des principaux porte-parole du mouvement masculiniste. »49


Après avoir démonté l'argumentaire masculiniste, E. Morraletat conclut que le masculinisme relève d'un contexte de monté des idées conservatrices, de la droite et de l'extrême droite et que : Les groupes masculinistes n’ont donc aucune réflexion propre et leur cadre d’analyse s’inspire de la méconnaissance et de la haine. Ils en veulent aux femmes, mais surtout, aux féministes qui ne sont pour eux que des «vaginocrates», des «féminazies» ou encore des «féminihilistes» ou des «fémino centristes». Depuis 10 ans, leur discours s’est développé et s’est outillé de nouveaux arguments (pseudothéories, fausses statistiques, «syndromes » préfabriqués) pour justifier la fameuse souffrance des hommes causée par le féminisme. Tout ça pour défendre, avec nostalgie, les rapports traditionnels entre les sexes pour que l’homme retrouve sa place dominante qu’il occupait jadis.50


Également, E. Morraletat dénonce le groupe masculiniste l'Après-rupture de faire l'éloge de Marc Lépine. Le groupe aurait « récemment traduit en français un plaidoyer pour la réhabilitation de Marc Lépine, publié par un certain Peter Douglas Zohrab. »51 L'auteur du plaidoyer y décrirait « Lépine comme un ‘activiste des droits de l’homme (quoiqu’extrémiste)’ » et soutient que « non seulement Marc Lépine n’était pas sexiste, comme l’ont affirmé les médias » que l'auteur croit contrôlés par des féministes « mais il se battait contre le sexisme féministe ».52


Dans Qui sont les masculinistes?, E. Morraletat divise les masculinistes en trois catégories de groupes liés par leur position antiféministe et contre l'avortement: « les groupes de défense des droits des hommes, les groupes de thérapie de la masculinité et les groupes conservateurs qui représentent l’extrême droite religieuse. »53 L'auteur analyse ensuite les positions et actions des trois catégories et se penche sur les différents groupes masculinistes du Québec tel l'Après-Ruptures, Content d'être un gars et Québec Vie. Le texte se termine par un appel aux anarchistes à défendre les acquis des femmes, le droit à l'avortement et à s'opposer aux masculinistes.


Les textes de la NEFAC, appréciés dans les milieux de gauche, ne laisseront pas les masculinistes indifférents, surtout quand ils seront publiés à même le site Content d'être un gars. Gérard Pierre Lévesque de l'Après-Rupture répliquera aux « fascistes de gauche » de la NEFAC en leur disant que son organisation n'a pas de position officielle sur l'avortement, mais que leur débat interne se

résume à ceci :


Chers fascistes de gauche, le foetus n’EST qu’un magma de tissu éliminable à souhait, OU il est un futur être humain jouissant du droit à la vie. Si le foetus est un magma de tissu, l’homme n’a pas de responsabilités sur ce que la fille fait avec et de SON corps. La femme a TOUS les droits et TOUTES les responsabilités de ce qu’elle fait de son corps. Si les hommes ont des responsabilités envers le foetus, c’est que le foetus est un futur être humain et donc il a le droit à vivre. De plus, si l’homme a des responsabilités il jouit de droits et privilèges correspondants. Bref, le foetus EST ou n’EST PAS un être humain.54


Gérard Pierre, refusant d'être « l'esclave du fémi-sexisme » affirme, faisant l'amalgame entre la

position communiste libertaire de la NEFAC et les régimes autoritaires dits communistes, que puisque la NEFAC est « héritière d'une idéologie qui a tué plus de 100 millions de personnes », « la culture de mort féministe »55 ne les dérangera pas. S'ensuit un délire sur le « complot féministe » digne du Géneral Jack D. Ripper du film Docteur Folamour:


Bientôt, c’est la guerre de tous contre tous : bref, l’anarchie primordiale, la fin de toute existence civilisée : ce qu’on voit dans les ghettos matriarcaux (le matriarcat communiste) : crimes, drogues, sexualité débridée, enfants illégitimes, dépression, suicides, viols, agressions, violences de toutes sortes, assassinats, « stages » prolongés dans les pénitenciers, etc., etc., etc.56


Sur le même ton, le blog Masculinisme commentera les textes en disant : « Les criminels du 20e siècle nous donnes des leçons. »57


Les maoïstes


Au Québec, la NEFAC et le Parti communiste révolutionnaire (PCR), un parti politique maoïste basé surtout au Québec, sont les principales organisations se partageant le spectre politique dit d'extrême gauche. Le PCR se positionne pour le communisme autoritaire et vise la prise de pouvoir par la force de l'État canadien afin d'imposer son programme révolutionnaire maoïste. Leurs conceptions autoritaires se heurtent évidemment avec celles libertaires de la NEFAC. En 2007, alors que le PCR publie son programme politique, la NEFAC quant à elle en fait la critique sur un de ses blogues d'actualité, en autre sur la position femme du PCR.


Pour Nicolas Phébus de la NEFAC, « jamais il n’est question dans le programme du PCR de lutter contre le patriarcat »58. Il critique la position du PCR qui pour lui revient à nier l'oppression spécifique des femmes. Par exemple, le PCR déclare :


On peut affirmer que le mode de production capitaliste parvenu au stade impérialiste a érodé de façon significative le patriarcat en générant dans le cours de son développement des individus se concevant de plus en plus comme formellement égaux entre eux, indépendamment de leur sexe et en créant des rapports sociaux qui encouragent les individus à entrer en relation les uns avec les autres sans tenir compte du sexe.59


Le membre de la NEFAC critique cette vision en affirmant que les changements dans les rapports sociaux furent « bien plus souvent le fruit de luttes que d’évolutions dues à la marche du système capitaliste. »60 La position du PCR est juste que si l'on « réduit le patriarcat à la famille patriarcale traditionnelle » en tant qu'« unité de production ».61


Pour Phébus, le patriarcat est « aussi [...] un mode de reproduction sociale » où « ce sont encore [...] les femmes qui s’occupent des enfants, font à manger, font le ménage, font l’épicerie, s’occupent des malades, etc., bref qui font gratuitement le travail nécessaire à la reproduction de la force de travail » et « pour les portions de ce travail qui ont été socialisées et pris en charge par l’État, ce sont encore les femmes qui se tapent le boulot. »62 Nicolas Phébus de la NEFAC conclut:


Le patriarcat existait bien avant le capitalisme, à qui il a rendu de bons et loyaux services. Le patriarcat a certes changé de visage, mais rien ne garantit qu’il disparaîtra avec le capitalisme. L’objectif d’abolir les genres est particulièrement ambitieux et ce n’est sûrement pas en ignorant le patriarcat que nous y arriverons. En fait, nous n’irons probablement nulle part sans prise en compte réelle de l’oppression spécifique des femmes et sans intégration d’une praxis antipatriarcale dans le mouvement révolutionnaire. Pourquoi? Tout simplement parce qu’il n’y aura pas d’unité de classe sans ça!63


Conclusion


Certains textes présentés par la NEFAC à des fins de réflexions et de débats ont présenté « le patriarcat non [pas] comme un système d'oppression spécifique, mais comme le résultat d’un désir du capitalisme et de l’État, principalement, d’exploiter les femmes » et parfois dans ces textes le « patriarcat n’y est pas toujours pensé comme un système spécifique d’oppression de la classe des femmes par la classe des hommes » ou encore est vu comme un système qui « opprime tout le monde, indistinctement de leur sexe social et biologique »64. Également, « Ruptures tend à concevoir les conflits sociaux à travers le prisme binaire d’une lutte entre deux classes, [...] deux camps opposés dans la lutte économique, les exploiteurs et les exploité-e-s »65 ce qui peut sembler nier que le patriarcat soit un système d'oppression spécifique.


Par contre, la NEFAC à également comprise « l’importance à accorder à la lutte contre le patriarcat en tant que système d’oppression spécifique »66 dans le mouvement anarchiste. Ses prises de position plus récentes et ses buts et principes le démontre bien, alors qu'elle déclare que bien qu'il « soit perpétué par le capitalisme et l'État, le patriarcat existait avant eux et, sans confrontation, existera après

leur abolition »67.


Dans ses positions et orientations sur les lieux de travail, la NEFAC affirme que « nous devons reconnaître l'oppression spécifique des femmes sous et le capitalisme et le patriarcat » et l'importance de « soutenir et défendre l'organisation autonome des femmes »68. Cette importance de l'organisation autonome des femmes contre le patriarcat est répétée plusieurs fois. Le patriarcat est vu comme un « des piliers du système actuel de domination »69 qui « opprime essentiellement les femmes (tout particulièrement celles provenant des milieux populaires) ».70 Les militants sont vus comme reproduisant des « paterns d'aliénation et d'oppression »71 spécialement patriarcale qui nécessitent une remise en question individuelle, mais qui ne peuvent être vraiment outrepassé que par l'action collective. La NEFAC s'oppose activement au masculinisme et prend la défense du droit à l'avortement

des femmes, s'insérant dans les luttes féministes actuelles. En plus, la NEFAC s'oppose aux autres tendances de l'extrême gauche qui nie l'oppression spécifique que vivent les femmes sous le patriarcat et affirme l'importance d'une lutte féministe et antipatriarcale spécifique. De surcroit, la NEFAC à consacré « sans conteste plus d’espace à réfléchir au patriarcat » dans ces publications comparées aux autres groupes anarchistes mixtes, consacrant « un nombre de textes substantiel au patriarcat et à l’antiféminisme »72.


Finalement, Cause Commune, le journal d'agitation de la NEFAC, propose une définition du patriarcat à l'automne 2007 dans la chronique L’anarchie de A à Z : « P » comme Patriarcat qui soutien la conclusion de ce travail. Celle-ci résume la vision qu'a l'organisation du patriarcat, concluant à la nécessité de la reconnaissance de « l’existence de l’oppression spécifique des femmes »73 et peut être interprété comme une position officielle de l'organisation :


Le patriarcat est un système social qui repose sur l’oppression des femmes au profit des hommes. Ce système a des impacts sur pratiquement toutes les facettes de nos vies : l’inégalité des rôles sociaux et des salaires attribués aux femmes et aux hommes, l’exclusion des femmes des hautes sphères politiques, l’imposition d’une langue sexiste, la valorisation des attitudes machos, la plus ou moins acceptation sociale du viol... On connaît mal l’origine du patriarcat, mais on peut imaginer que l’enfantement est à la base de la division sexuée du travail et que les fondements politiques du patriarcat découlent de cette division.


Si le patriarcat se perpétue encore aujourd’hui, alors que le fait de pouvoir avoir des enfants n’égale plus forcément être confinée à la sphère familiale, c’est grâce à la socialisation sexuée des garçons et des filles. Les comportements et les rôles sociaux liés aux genres ne sont ni librement choisis ni imposés par les gènes ou par des dieux : ils sont reproduits à travers les générations par les institutions sociales, politiques et économiques, comme les écoles, les partis politiques et les corporations.


La réaction d’autodéfense des femmes face à cette oppression patriarcale, et face à sa réalisation idéologique, le partiarcalisme, a donné naissance au féminisme. Les féministes ont entrepris de combattre l’oppression des femmes partout où elle se trouve en développant des outils théoriques et pratiques qui permettent de reconstruire de nouvelles manières de vivre égalitaires. Le suffrage universel, l’accès aux postes de pouvoir, la modification de lois sexistes sont des exemples historiques des changements importants que les féministes ont réussis à apporter à nos sociétés construites sur le cadre patriarcal.


Même si en théorie l’anarchisme, ennemi de tous les autoritarismes, est complètement compatible avec le féminisme, en pratique, les anarchistes sont eux et elles aussi socialisée-s à la manière patriarcale et reproduisent de manière consciente ou non les comportements patriarcaux.


Le patriarcat a survécu longtemps sans le capitalisme et pourrait encore le faire à l’avenir. Afin que nos formes d’organisation, nos revendications et nos tactiques soient adaptées aux conditions de l’ensemble des exploité-e-s, il est donc nécessaire de reconnaître l’existence de l’oppression spécifique des femmes puis d’intégrer des modes de fonctionnement antipatriarcaux dans nos mouvements. Un mouvement révolutionnaire entaché par une culture sexiste, même s’il se voulait anti-capitaliste, aurait peu de chance de contribuer à la construction d’une société réellement égalitaire. 74



1 Rapport N° 2000/08 : L’antimondialisation, un phénomène en pleine expansion. Service de reinseignement de sécurité (SCRS). Canada. http://www.csisscrs.gc.ca/fr/publications/perspectives/200008.asp

2 Idem.

3 Idem.

4 Idem.

5 Idem.

6 DUPUIS-DERI (Françis) - Les anarchistes et leurs journaux au Québec (2000-2006). Ce texte est paru originalement en

postface du livre de Marc-André Cyr, La presse anarchiste au Québec - 1976-2001, éditions Rouge et noir, 2006

7 Idem.

8 NEFAC. Introduction à la NEFAC. www.nefac.net.

9 NEFAC. Introduction à la NEFAC. www.nefac.net.

10 Idem.

11 Idem.

12 Idem.

13 NEFAC. Buts et principes. Patriarcat. www.nefac.net

14 Idem.

15 Idem.

16 Idem.

17 Idem.

18 Idem.

19 NEFAC. Buts et pricnipes. Libération queer. ww.nefac.net

20 Idem.

21 NEFAC. Buts et pricnipes. Libération queer. ww.nefac.net

22 Wikipédia (français). NEFAC. Www.fr.wikipedia.org

23 NEFAC. La position sur l'organisation révolutionaire anarchiste. Www.nefac.net

24 NEFAC. Workplace position paper. Www.nefac.net

25 NEFAC. Worplace position paper. Www.nefac.net

26 Idem.

27 Idem.

28 Idem.

29 Idem.

30 NEFAC. Worplace position paper. Www.nefac.net

31 Idem.

32 Idem.

33 Idem.

34 DUPUIS-DERI (Françis) - Les anarchistes et leurs journaux au Québec (2000-2006).

35 Citer par Francis Dupuis Deri. NEFAC. Ruptures #1. Dossier spécial sur l'organisation. Éditions Ruptures.

36 DUPUIS-DERI (Françis) - Les anarchistes et leurs journaux au Québec (2000-2006).

37 Citer par Francis Dupuis Deri. NEFAC. Ruptures #1. Dossier spécial sur l'organisation. Éditions Ruptures.

38 NEFAC. Ruptures #2. Dossier spécial sur le patriarcat. Printemps 2001.

39 Idem.

40 Idem.

41 DUPUIS-DERI (Françis) - Les anarchistes et leurs journaux au Québec (2000-2006).

42 Idem.

43 NEFAC. Ruptures #2. Dossier spécial sur le patriarcat. Printemps 2001

44 DUPUIS-DERI (Françis) - Les anarchistes et leurs journaux au Québec (2000-2006).

45 Idem.

46 NEFAC. Rupture #5. Dossier spécial sur les contrepouvoirs. Éditions Ruptures. 2005.

47 Idem.

48 Idem.

49 Idem.

50 NEFAC. Rupture #5. Dossier spécial sur les contrepouvoirs. Éditions Ruptures. 2005.

51 Idem.

52 Idem.

53 Idem.

54 LÉVESQUE, Gérard Pierre. Lettre à la NEFAC. Www. Garscontent.org. Voir en annexe.

55 Idem.

56 Idem.

57 Masculinisme. Blog. Www.masculinisme.org

58 PHÉBUS, Nicolas. Voix de faits (Blog). Octobre 2007.

59 PCR. Programme. 8. Les femmes du prolétariat. Www.pcr-rcp.ca

60 PHÉBUS, Nicolas. Voix de faits (Blog). Octobre 2007.

61 Idem.

62 PHÉBUS, Nicolas. Voix de faits (Blog). Octobre 2007.

63 Idem.

64 DUPUIS-DERI, Françis. Les anarchistes et leurs journaux au Québec (2000-2006).

65 DUPUIS-DERI, Françis. Les anarchistes et leurs journaux au Québec (2000-2006).

66 Idem.

67 NEFAC. Buts et principes. Www.nefac.net

68 NEFAC. Worplace position paper. Www.nefac.net

69 Idem.

70 NEFAC. Ruptures #2. Dossier spécial sur le patriarcat. Printemps 2001.

71 Idem.

72 DUPUIS-DERI, Françis. Les anarchistes et leurs journaux au Québec (2000-2006).

73 NEFAC. Cause commune #17. Automne 2007.

74 NEFAC. Cause commune #17. Automne 2007.

Il y a du sang dans vos bananes


Y´a du sang dans vos bananes


Ceux qui ont vu l´excellent documentaire « La Corporation », qui compare le profil psychologique des multinationales à celui des psychopathes, ne seront pas surpris d'apprendre ce qui suit. Le 21 mars 2007, la compagnie de bananes Chiquita Brands, les bananes qui ont une étiquette bleu et une femme portant un bol de fruits sur la tête, a été reconnue coupable de financer les Auto Défenses Unies (AUC) de Colombie, un groupe terroriste d´extrême-droite. Ces derniers sont un des plus gros narcotrafiquants de cocaïne au monde ainsi que responsable de milliers d´assassinats.

Cette multinationale américaine, une des plus riches de la planète, a offert plus de cent paiements en argent pour un total de 2 millions de $CAN aux groupes paramilitaires de Córdoba et d’Urabá (ACCU) pour leur « protection ». De plus, en 2001, Chiquita Brands a fait parvenir avec l’aide de sa flotte 3000 AK 47 et plus de cinq millions de munitions afin d'armer ce groupe terroriste ! Tout ceci en pleine connaissance des plus hautes instances de la compagnie et de ses PDGs.

Il faut se rappeler que les AUC tout comme Chiquita Brands ont un lourd passé criminel. Dans le contexte de la « guerre sale » qui se déroule en Colombie, les AUC ont fait près de 30,000 victimes depuis les années 1980 en plus de s´infiltrer dans les plus hautes sphères de l’État. Ont été assassinés: paysans, syndicalistes, politiciens, défenseurs des droits humains, journalistes, étudiants et bien d´autres, qui ne faisaient que lutter pour leurs droits. Chiquita Brands, anciennement connue sous le nom de la United Fruits Cie, n´en est pas à ses premiers crimes en sol colombien non plus. Par exemple, en 1928, près de 3000 hommes et femmes qui manifestaient sur la place publique pour de meilleures conditions de travail, ont été abattues par l´armée sur les ordres de cette compagnie, leurs cadavres ensuite jeter à la mer !

Alors que Washington s'interrogeait ce printemps s'il fallait ajouter le Venezuela à la liste des pays soutenant le terrorisme, à cause des relations de Chavez avec les FARC, il ne se sont jamais demander s'il fallait ajouter leurs propres multinationales qui financent le terrorisme des AUC ou encore s'ajouter eux-même sur la liste alors qu'ils organisent le terrorisme en Colombie depuis une quarantaine d'années.

Les travailleurs de Chiquita Brands ont-il raison d’exiger de meilleures conditions de travail ? Faut voir que selon un syndicat des bananeraies du Costa Rica, les pesticides « Counter » utilisés par la compagnie, que ses avions répendent sans distinction sur les maisons, les écoles et les places publiques, ont causé la stérilité chez 13,000 travailleuses et a également mis fin á la vie de quelques-unes d´entre elles. Ceci est sans parler des salaires infinimum et du comportement farouchement anti-syndical de l´entreprise.

Mais Chiquita Brands n´est pas la seule compagnie à violer les droits humains et à utiliser les services des Auto Défense Unies (AUC) de Colombie pour se « protéger » de ses propres employés. Il y a aussi d’autres marques bien connues comme Nestlé et Coca-Cola. Demandez-le au syndicat de la boisson gazeuse qui compte plus de huit leaders syndicaux assassinés. Comme Isidro Segundo Gil, leader syndical abattu de dix balles en 1996 alors q'il rentrait à l'usine. Ce même jour, le bureau du syndicat fut incendié et le lendemain, un groupe armé s’est présenté aux travailleurs leur faisant cette offre généreuse : sortir du syndicat ou mourir. Récemment, les travailleurs de Nestlé ont connus la même expérience alors qu'en plein conflit de travail, ils ont été abordés par un groupe paramilitaire qui leur ont dit d´accepter les conditions de la compagnie, sinon, ils seraient tuer. Menaces très crédibles quant on sait que depuis 20 ans, plus de 3000 syndicalistes ont été assassinés en Colombie.

Financement de groupes terroristes, trafic d'armes, menaces, meurtres, coupes de forêts tropicales, utilisation de pesticides dangereux, etc, bref, le plus grand irrespect des travailleurs et de la planète ; ces compagnies criminelles semblent prêtes à tout pour faire un petit peu plus d´argent. Alors, la prochaine fois que vous irez chez Maxi, Metro ou IGA et verrez des bananes a 30 cennes la livre, demandez-vous qui est-ce qui paie le vrai prix à l'autre bout de la ligne ?

La droite populiste québécoise et l'extrême droite xénophobe française














L'ADQ vient de sortir dernièrement une affiche dont l'argumentaire s'apparente étrangement à celui du parti d'extrême droite français, le Front national. C'est, en effet, une des premières fois que l'ADQ ose sortir de la propagande posant clairement comme problème l'immigration.

mercredi 23 avril 2008

Peter la yueule à son agentE du BS


La Presse nous informait récemment que selon des rapports du secteur Santé sécurité du Ministère de Sam Hamad, les locaux du ministère de l'Emploi (en langage courant : le bureau du BS) aurait vu en 2006 quelques 15 cas d'assaut, 155 cas de menaces et 27 cas de menaces de mort et de voies de fait graves. Ces menaces auraient parfois été accompagnées de vandalisme.

Bien des personnes ayant été «assistées socialement » peuvent expliquer avec facilité cette violence. Quand votre agentE tire un plaisir visible à vous priver de la moitié ou encore de la totalité de votre pitance mensuelle de 573$ pour une niaiseries... Il y a de quoi devenir violent. Il y a de quoi vouloir lui donner quelques baffes. Il y a de quoi vouloir lui crier des bêtises. Il y a de quoi vouloir lui pitcher sa tasse de café sur le mur.

Par contre, cette violence individuelle ne sert pas très bien leurs auteurEs. La police à l'habitude d'envoyer les pauvres en prison, la même chose ne peut être dite des fonctionnaires violant les droits sociaux. Si seulement il suffisait d'appeler les «coches» pour qu'ilsELLES emportent l'agentE en «taule» pour le viol de votre droit à un revenu... Mais la police défend l'ordre bourgeois, pas les gens.

En attendant, la meilleure façon de se défendre reste de s'organiser et de mener des actions collectives. Avec les proposition réactionnaires de l'ADQ qui voudrait rendre l'aide-sociale temporaire, c'est à dire que les personnes n'y aurait accès qu'une période de temps limité, la défense est de mise.

Priver une personne de revenus, d'une «aide de dernier recours», est également une forme de violence. Quand tu sais pas comment tu va payer ton loyer, que tu te demandes si tu vas être obligé de voler pour manger, de vendre toutes tes possessions personnelles au «pawnshop » ou qu'il faille que tu quêtes ou même te prostitue pour joindre les deux bouts, il s'agit bien d'une situation de violence. Combien de personnes qui avait besoin de cette aide en ont été privé? Et dans quelles situations ces personnes se sont-elle retrouvées? Les personnes assistées sociales ont été tellement stigmatisées par les politiciens et les médias de droite (en existe-t-il d'autres sortes?), que la question ne leur éfleurera même pas l'esprit.

Sherbrooke championne du cheap labour!


La ville de Sherbrooke est selon une étude de KPMG, la ville la plus compétitive au Canada. Fière de cette position, la ville de Sherbrooke ne se pose pas plus de questions quand à ce que cela peut bien vouloir dire pour la majorité de la population Sherbrookoise. En effet, ce palmarès est fait en fonction du salaire moyen, de la main-d'oeuvre qualifiée et de l'accès au chemin de fer, aux autoroutes et à un aéroport.
Cependant, en observant un peu la situation Sherbrookoise on se rend rapidement compte que le salaire moyen est de 29 185$, 7000 $ moins élevé que dans le reste du Québec. De plus, les plus grands employeurs de la ville sont des institutions publiques tel le centre hospitalier de l'université de Sherbrooke (CHUS) et l'université de Sherbrooke, ce qui augmente de manière significative le salaire moyen.
Alors que la bourgeoisie locale se vante d'aider les travailleurs et travailleuses de Sherbrooke, ils ne font que nous soumettre plus au loi du capitalisme, en donnant des salaires de crève-faim à une bonne partie de la population sherbrookoise.


Pour plus d'information sur cette étude: http://www.kpmg.ca/fr/news/pr20080327a.html

samedi 19 avril 2008

Bienvenue

bienvenue sur le nouveau blog du Collectif communiste libertaire du 19 juillet. Nous sommes un collectif récemment créé agissant principalement dans la région de Sherbrooke. Ce blog est en ce moment en construction et devrait avoir plus de contenus au cours des prochains jours. D'ici là, vous pouvez nous contacter au Sherbrooke@nefac.net pour plus d'informations.