jeudi 19 juin 2008

Retour sur la soirée "Occupons les usines!"















Une trentaine de personnes ont visionné le film et une quinzaine sont restées pour une discussion avec Émilie et Maude, toute deux étudiantes à la maîtrise en gestion des coopératives à l'UdeS. Leur voyage d'étude en Argentine nous a permis d'approfondir les thèmes du film d'une manière concrète.

Elles ont souligné que suite au film, une tendance légaliste dans le mouvement s'est créée éliminant donc la nécessité d'occupation physique des usines et ce au profit de luttes légalistes. Par le fait même, l'aspect "alter-mondialiste" (auquel les travailleurs et travailleuses Agentins ne s'identifient pas nécessairement contrairement à ce que le film peut laisser entendre) est délaissé pour un simple pragmatisme a-politique.

Les principales différences avec le contexte Québécois est que le marché intérieur Argentin est très vaste, donc la production peut se trouver facilement des acheteurs dans une région voisine et que la solidarité entre les coopératives et les non-membres est plus intense. C'est à partir de cette dynamique que certaines coopératives peuvent donner lieu, en se révélant comme une base économique fortement encrée dans le milieux, à la mise en place d'infrastructures et services publiques essentiels.

Plusieurs critiques peuvent souligner la pertinente question de la pérénisation d'un tel système en tant qu'acteur dans le marché capitaliste, i.e. les produits doivent être rentables lors de leur vente pour que les coop puissent être efficaces. "Il ne faut pas oublier qu'on entend parler des coop qui ferment, mais que des entreprises qui ferment y'en a tous les jours et on en parle pas" disent-elles. Les coop sont toutefois d'une importance considérable en tant qu'elles diffusent la culture et la pratique du pouvoir populaire d'assemblé générale, donc sans boss. En argentine, ces milieux sont aussi marqués d'une horizontalité plus grande que celles du Qc selon les intervenantes, bien qu'elles respectent toutes les principes fondamentaux des coop établi par l'ICA, l'International Cooperative Alliance.

Les coopératives Argentine ont, par leur failles et points forts, su, par le Film "The Take" de Naomi Klein, nous questionner sur la concrétisation d'une économie contrôlée par assemblée et réalisées à partir de la solidarité sociale des mouvements sociaux.

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Si vous voulez en apprendre plus sur le film The Take (genre avoir une copie), ou pour visionner d'autre documentaires sur le contexte de la crise sociale, économique et politique, vous pouvez nous contacter (sherbrooke@nefac.net).

D'ici là, pour les fan d'histoire ou les intéresséEs, nous vous suggérons le film Memoria del sacceo que retraca la larga historia de las presidencias de Menem, la de los movimientos sociales y la de los mucho mas pobres del pais. Por el momento, en ideoma Expanol solamente. Lo siento para los otros que no lo hablan. Il est surement disponible à la bibliotèque de l'UdeS, ou ailleurs. Mémoire d'un saccage.


Nous allons surement entendre parler d'Émilie et de Maude dans une de nos prochaines émissions de radio, sur CFLX tous les mardi de 16h00 à 18h00.

1 commentaire:

Sylvain Bérubé a dit…

Je salue l'initiative du collectif 19 juillet pour l'organisation de la projection du documentaire The Take. Y'avait du monde, le film et l'ambiance d'écoute était bonne (vive le Tremplin 16-30), puis la discussion avec Émilie et Maude était enrichissante.

Dis autrement : beau travail!