vendredi 6 juin 2008

Démocratie : choisir qui décide pour nous

Ce midi, pendant mon heure de break, je lisais les nouvelles sur internet, et je me suis ramassé, clic par-ci et clic par-là, sur le blogue du Courrier du Sud, journal de Quebecor dans le coin de Longueil. Un ptit texte intitulé Besoin d'opposition, dont le message général se résume dans la première phrase de l'article :
Le système démocratique repose sur l'équilibre des forces entre un parti au pouvoir et une opposition assez forte pour lui rappeler qu'il a des comptes à rendre et qu'il ne peut faire tout ce qui lui chante.

En tant que libertaire, ma vision de la démocratie n'est évidemment pas tout à fait celle énoncée ci-dessus (directe pour ma part, représentative pour la leur). Ce serait selon moi au gouvernement d'avoir peur du peuple; pas l'inverse. Pouvez lire une entrée sur le blogue des camarades de l'Union Locale de Montréal, référant elle-même à un texte d'Alternative Libertaire sur la question.


En continuant ma lecture de faits divers quotidiens, je tombe sur un titre intéressant : L'ABC de la démocratie à l'école Desranleau. Le temps d'afficher la page (internet pas très rapide à la job), je me mets à me demander de quoi ça peut parler, qu'est-ce que ces jeunes-là ont bien pu faire.

Surprise : encore de la démocratie représentative. Un vrai petit gouvernement : assemblée nationale, ministres, députéEs, tout le kit. Le plus drôle (ou triste, comme vous voulez), c'est "l'escouade des ambassadeurs de la paix" : des mini-flics! Ceux et celles-ci auront pour rôle "de distribuer des récompenses à leurs camarades qui ont une attitude positive dans la cour de récréation ou qui font de beaux gestes auprès de leurs camarades". Hâte de voir l'effet que ça aura sur les kid-shérifs en position d'autorité, s'ils et elles sauront s'en tenir à féliciter les meilleurEs citoyennes et citoyens. Et l'impact sur les jeunes en général qui sortiront de l'école en se rendant bien compte qu'en dehors de leur microsociété, les flics font pas de cadeaux, en plus d'avoir déjà bien avalé la pilule de la démocratie représentative, parce que c'est d'même que ça marche.

1 commentaire:

Sylvain Bérubé a dit…

Ça paraît toujours bien de citer du Kropotkine, alors je vais citer du Kropotkine.

«Mais que demande-t-on maintenant aux électeurs? On demande à dix, vingt mille hommes (à cent mille avec le scrutin de liste), qui ne se connaissent point du tout, qui ne se voient jamais, ne se rencontrent sur aucune affaire commune, à s'entendre sur le choix d'un homme. Encore cet homme ne serait-il pas envoyé pour exposer une affaire précise ou défendre une résolution concernant telle affaire spéciale. Noni, il doit être bon à tout faire, à légiférer sur n'importe quoi, et sa décision fera loi. Le caractère primitif de la délégation s'est trouvé entièrement travesti, elle est devenue une absurdité.
Cet être omnicient qu'on cherche aujourd'hui n'existe pas.»
(Pierre Kropotkine, Oeuvres, texte "Les États actuels")