Voici une bribe de discussion rapportée par le journal de Sherbrooke entre le ministre du travail et un groupe de manifestants syndicaux lors d'une rencontre à Magog. Nous pouvons voir ici l'arrogance des politichiens qui servent bien la bourgeoisie et qui se contrefoutent des travailleurs et travailleuses.
De passage à Orford pour expliquer ses programmes d'aide financière aux gens d'affaires de la région, Jean-Pierre Blackburn, ministre du Travail et ministre de Développement économique Canada, a été accueilli par des représentants syndicaux en colère.
À son arrivée à l'Auberge Estrimont, hier midi, la voiture du ministre a dû s'immobiliser devant la trentaine de manifestants. À la surprise de plusieurs, Jean-Pierre Blackburn est descendu du véhicule ministériel pour affronter les représentants syndicaux, sous l'œil inquiet de son attaché politique.
« Nous demandons depuis plusieurs années un programme de soutien pour les travailleurs âgés. Êtes-vous conscient qu'un travailleur de 55 ans qui perd son emploi est condamné à la pauvreté ? », demande au ministre Denis Vigneault, conseiller syndical à la CSD.
La réponse du ministre n'a pas tardé : « Arrêtez de faire accroire à vos gens qu'on est fini à 55 ans. »
Puis le ton monte : « Monsieur le ministre, vous faites de la diversion. Ces gens-là ont le droit de finir leur carrière dans la dignité », réplique le représentant syndical.
« Il y a des entreprises qui cherchent de la main-d'œuvre », enchaîne M. Blackburn.
« Oui, chez Wal-Mart et chez Rona. Vous ne voulez rien comprendre », rétorque Denis Vigneault.
La discussion s'anime : « Il ne faut pas croire qu'une personne de 55 ans va rester assise chez elle en attendant la mort », insiste le ministre.
« C'est épouvantable de dire ce genre de chose », s'insurge le représentant de la CSD.
« Vous êtes toujours en train de demander, de demander et de demander. Nous avons un budget à gérer. Aujourd'hui, vous vous êtes mis en gang pour m'accueillir. Vous n'avez jamais appelé à mon bureau pour exiger une rencontre. La civilité, ça existe aussi », lance le ministre, sous la réprobation des syndiqués.
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