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L'entrevue qu'Andrew a donné sur l'I.W.W à la Rage du Peuple.
Clip: What's the IWW? (VOA)
En même temps, des investisseurs se sont également mis à acheter à travers le monde des terrains agricoles en vue de spéculer. Ils sont persuadés que l’alimentation sera l’or noir de demain. Et estiment que, d’ici à 2050, la production d’aliments devra doubler pour satisfaire la demande mondiale. « Achetez des terres ! » « Investissez dans des fermes ! » répète, par exemple, Jim Rogers, le gourou américain des matières premières [1]. Un autre grand spéculateur, George Soros, parie, lui aussi, sur les agrocarburants et s’est porté acquéreur de vastes domaines en Argentine. Le groupe suédois Black Earth Farming a pris le contrôle de quelque 330 000 ha de terres en Russie, tandis que le hedge fund russe Renaissance Capital mettait la main sur une superficie équivalente en Ukraine, pays où le groupe britannique Landkom a également acheté plus de 100 000 ha de terres à blé. De son côté, la banque américaine Morgan Stanley a acquis des dizaines de milliers d’hectares au Brésil, un État où le groupe agro-industriel français Louis Dreyfus, déjà bien implanté, via sa filiale locale Louis Dreyfus Commodities Bioenergia (LDCB), prévoit d’étendre la culture de la canne à sucre, en construisant des distilleries à travers tout le pays pour la production d’éthanol.
Dans cette course entre Etats et spéculateurs pour l’achat de terres fertiles à travers la planète, ce sont les premiers – motivés par des préoccupations géopolitiques – qui l’emportent. En particulier les nations qui détiennent les plus importantes réserves de devises ou de pétrodollars. Ainsi, par exemple, la Corée du Sud, premier acheteur mondial de terres, s’est assuré le contrôle de 2.300.000 ha de champs agricoles à l’étranger (soit une superficie équivalente à celle de pays comme Israël, El Salvador ou l’Albanie) ; la Chine détient 2 millions d’hectares ; l’Arabie saoudite, 1, 61 million ; les Émirats arabes unis, 1, 28 million ; le Japon, 324.000, etc. Au total, près de 8 millions d’hectares de domaines agricoles ont été récemment achetés ou loués par des Etats hors de leur territoire national.
Des régions entières de pays à faible densité démographique et dont les gouvernants acceptent de céder une part de leur souveraineté nationale sont ainsi passées sous contrôle de puissances étrangères. Un phénomène qui inquiète. Dans un rapport alarmant, l’Organisation non gouvernementale Grain dénonce un « accaparement de terres à l’échelle mondiale [2] ».
Dépourvus ou presque de terres arables et d’eau douce, les pays du Golfe ont été les premiers à se lancer. Le Koweït, le Qatar, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite recherchent des propriétés rurales partout dans le monde. « Nous avons l’argent, ils ont les terres. », expliquent les autorités de ces pays. Les Émirats arabes unis contrôlent déjà 900.000 ha au Pakistan et négocient l’acquisition de plusieurs centaines de milliers d’autres en Ukraine. Le groupe saoudien Benladen s’est procuré des terrains en Indonésie pour la culture du riz. La Libye a obtenu quelque 250 000 ha en Ukraine en échange de gaz et de pétrole. Des investisseurs d’Abou Dhabi et du Qatar ont acheté des dizaines de milliers d’hectares au Pakistan. La Jordanie produira des denrées comestibles au Soudan. L’Egypte s’est assuré le contrôle de 850 000 ha en Ouganda pour cultiver du blé et du maïs…
L’acheteur le plus compulsif est cependant la Chine qui doit nourrir 1,4 milliard d’habitants, soit 22% de la population mondiale, et ne dispose que de 7% des terres fertiles de la planète. Une situation d’autant plus fragile que l’industrialisation et l’urbanisation brutales de ces dernières décennies ont déjà détruit environ 8 millions d’hectares de champs agricoles. Et que certaines régions, en raison du changement climatique, subissent une désertification progressive. « Nous disposons d’une superficie de plus en plus réduite pour la production agricole, et il nous est de plus en plus difficile d’élever le rendement. » reconnaît Nie Zhenbang, chef du Service central de ravitaillement en céréales [3].
C’est pourquoi Pékin s’est assuré la maîtrise de vastes propriétés rurales en Australie, Kazakhstan, Laos, Mexique, Brésil, Surinam et surtout en Afrique. La Chine a signé une trentaine d’accords avec autant de gouvernements qui lui ont cédé des terres. Parfois, les autorités de Pékin y envoient leur propre main d’œuvre, mal payée, recrutée sur la base de contrats de travail précaires, et sans couverture sociale.
De son côté, la Corée du Sud contrôle déjà à l’étranger une superficie cultivable supérieure à la totalité de ses propres terres fertiles. En novembre 2008, le groupe coréen Daewoo a signé un accord spectaculaire et scandaleux avec le gouvernement de Marc Ravalomanana - un ex-chef d’entreprise qui dirigeait Tiko, un empire économique dans le secteur agroalimentaire, devenu président de Madagascar -, pour la location de 1,3 million d’hectares, soit la moitié des terres arables de la grande île…
Les autorités sud-coréennes ont également acheté 21 000 ha de terrains en Argentine pour les consacrer à l’élevage bovin. Environ 10% du territoire de cet État latino-américain - c’est-à-dire quelque 270 000 kilomètres carrés (soit l’équivalent de la superficie de pays comme le Royaume-Uni ou l’Italie) - est propriété d’investisseurs étrangers. Le plus grand propriétaire rural d’Argentine est Benetton, l’industriel italien du prêt-à-porter, qui possède environ 900 000 ha et est devenu le premier producteur privé de laine au monde. Le milliardaire américain Douglas Tompkins y a aussi acquis 200 000 ha de terres, situées à proximité des plus importantes réserves d’eau de ce pays.
D’une manière générale, la cession de terres à des États étrangers se traduit par l’expropriation de petits producteurs et par une hausse des prix du foncier au détriment des travailleurs ruraux sans terre qui voudraient en acheter. Sans oublier la déforestation. Un hectare de forêt produit un bénéfice de quatre à cinq mille euros par an si on déboise et on y plante des palmiers à huile ; soit de 10 à 15 fois plus que si on se limite à en exploiter le bois [4]. C’est l’une des raisons qui expliquent la disparition des forêts d’Amazonie, du bassin du Congo ou de Bornéo.
Cette mainmise sur les terres fertiles de pays pauvres constitue un odieux retour aux pratiques coloniales. Et une bombe à retardement [5]. Parce que la tentation des États étrangers acquéreurs est de saccager les ressources avec une vision de court terme… Mais la résistance s’organise. Ainsi, à Madagascar, en janvier dernier, le président Marc Ravalomanana a été accusé de brader le pays à des sociétés étrangères ; son projet de mise en location d’une partie des terres cultivables au coréen Daewoo a été vivement dénoncé. « Pour les Malgaches tenant à la "terre des ancêtres", cette cession aux Coréens est une trahison irréversible du sacré, d’autant plus que Ravalomanana a caché l’affaire à la population [6]. » La grande île s’est embrasée. Les émeutes y ont fait 68 morts…
Au Pakistan, les paysans ont commencé à se mobiliser contre le déplacement forcé de villages dans le Pendjab à cause de l’achat de terres par le Qatar. Le Paraguay a voté une loi qui interdit désormais de vendre des parcelles à des étrangers. Uruguay envisage de faire de même. Et le Brésil s’apprête à modifier sa législation dans un sens identique.
Le néocolonialisme agraire multiplie les risques de paupérisation des paysans, les tensions sociales extrêmes et les violences civiles. La terre est une question fort sensible. Elle a toujours provoqué des passions. Toucher à un tel symbole pourrait très mal finir.
The wave of wildcat strike action that has swept across the UK escalated today as hundreds more workers walked out in the protest against the use of foreign labour at the expense of local jobs.
Contract workers from the Sellafield nuclear site in Cumbria, the Heysham nuclear power station in Lancashire and a site at Staythorpe, in Nottinghamshire, joined the unofficial action over the hiring of Italian and Portuguese workers on a Lincolnshire power station project.
Workers from the Longannet power station in Scotland joined those at the Grangemouth oil refinery, who voted to continue their strike, while 200 employees at Fiddlers Ferry power station in Widnes, Cheshire, also walked out this morning.
In west Wales, up to 500 contractors at the South Hook LNG gas terminal in Milford Haven downed tools for a second day. Many of the strikers took part in a similar protest on Friday. Around 150 contract workers at Aberthaw power station, in south Wales, also walked out.
Outside the Lindsey oil refinery in Killingholme, Lincolnshire, where the protests began, more than 1,000 demonstrators gathered for a mass meeting, voting unanimously to allow union officials to start talks with management.
Gordon Brown said the unofficial strikes sweeping the country were "counter-productive". Speaking at a joint press conference, Brown said his priority was to promote the jobs of British workers in the face of the current recession.
About 600 mechanical contractors met at the Sellafield site's Yottenfews car park at 7.30am to agree a 24-hour walkout in support of the Lindsey action.
One of the strikers, the GMB convener Willie Doggert, said: "All we want is a level playing field. It's not just about foreign workers. We need jobs to be advertised with transparency so that everybody gets a fair crack of the whip at getting them."
A similar row has been raging at Staythorpe for months and several demonstrations have been held to protest that UK workers were being overlooked in favour of foreign staff. Around 700 contractors at the Grangemouth oil refinery in central Scotland walked out again today after unofficial action on Friday. They decided they would return to work tomorrow.
Total said talks would be held today with the conciliation service Acas, senior union representatives and Jacobs, the main contractor at Lindsey.
The wildcat action began after the Italian company IREM won a £200m construction contract and supplied its own permanent workforce. It is understood 100 Italian and Portuguese workers are already on site and 300 more are expected in the coming days and weeks. On Friday, up to 3,000 workers from at least 11 oil refineries and power plants in England, Scotland, Wales and Northern Ireland mounted protests and unofficial strikes over the contract.
Mass meetings
The wildcat strikes have been organised by huge mass meetings of strikers involved. At the Grangemouth oil refinery, about 500 contractors, who took unofficial action on Friday, walked out again today (Monday 2nd Feb) following a mass meeting.
About 400 workers at Longannet, in Fife, have voted to stay out on strike for 24 hours and return to hold another mass meeting at 7:30am on tomorrow (Tuesday 3rd). About 130 at Scottish Power's Cockenzie Power Station are also taking part in the action, along with 80 contractors at ExxonMobil's petrochemicals plant in Mossmorran and 150 workers at the Shell plant.
Last Friday saw over 1,400 workers take wildcat action across Scotland, in solidarity with those at the Lindsey Oil Refinery.
Chefs d’État et de gouvernement européens ont déjà connu une grande frayeur. Réunis le 12 décembre dernier à Bruxelles, ils ont perçu la détresse de leur homologue grec, Costas Caramanlis, débordé par la révolte d’une jeunesse mettant à feu et à sang les rues d’Athènes.
À Berlin et Paris, des groupuscules ont alors tenté d’importer le conflit. Des responsables politiques, tel le socialiste Laurent Fabius, ont aussitôt suggéré que «ce que l’on voit en Grèce n’est pas du tout malheureusement hors du champ de ce qui peut arriver en France. Quand vous avez une telle dépression économique, avait ajouté l’ancien premier ministre, une telle désespérance sociale, il suffit qu’il y ait une allumette qui se mette là-dedans et tout part, surtout qu’on a quand même un gouvernement qui vis-à-vis de la jeunesse ne montre pas de compréhension.» De retour du Conseil européen de Bruxelles, Nicolas Sarkozy avait prudemment repoussé la réforme de l’éducation nationale, qui à l’époque attisait la colère lycéenne.
Après être retombée pendant la trêve des confiseurs, la fièvre connaît actuellement quelques nouvelles poussées. Mercredi, le premier ministre islandais, Geir Haarde, s’est retrouvé coincé dans sa limousine, bombardée de canettes et d’œufs (voir la vidéo). Comme la veille, la police antiémeute a utilisé les gaz lacrymogènes, défendant et arrêtant les plus énervés parmi les 2 000 manifestants qui se massaient autour du Parlement. La colère populaire ne semble toutefois pas devoir de sitôt s’apaiser dans cette petite île, dont la prospérité reposait jadis sur les opérations financières d’un secteur bancaire désormais en faillite.
«Un printemps chaud»
Jusqu’à peu encore, les pays Baltes s’enorgueillissaient également de beaux taux de croissance. Plongeant désormais dans la récession, la Lettonie et la Lituanie viennent de connaître les plus importantes manifestations de rue depuis que ces deux pays ont secoué le joug soviétique en 1991.
À Riga, quelque 10 000 personnes se sont rassemblées vendredi dernier aux abords du Parlement letton (voir la vidéo)
Voici comment elle débuta
Là encore, la pression ne paraît pas devoir retomber. «Nous ne sommes qu’au début des protestations», prédit Nils Muiznieks, politologue de l’université de Lettonie. Parmi ses collègues, les médias commencent à dénicher celui qui promet un «printemps chaud», et celui, plus ambitieux ou désespéré, qui entrevoit déjà un «nouveau mai 1968». Pour clore une liste qu’aucun gouvernement ne souhaite voir s’étendre, la Bulgarie bouge elle aussi. À la faillite économique s’ajoute encore et toujours la corruption des élites.
Évidemment, plus le peuple souffrira, moins il supportera les rémunérations, avantages et passe-droits des gens d’«en haut». Alors que les prévisions de la Commission européenne sont particulièrement sombres, les gouvernants, qui multiplient les plans de relance et nationalisent le crédit, sont désormais en première ligne, à la manœuvre. C’est à eux que la rue demandera des comptes.
Le premier ministre grec a déjà remanié son gouvernement. Sous la pression populaire, on parle de plus en plus d’élections anticipées en Islande. La même exigence a été formulée en Lettonie et en Bulgarie.
Madagascar
Les pompiers ont découvert 25 corps carbonisés, mardi 27 janvier, dans un grand magasin de la capitale malgache, Antananarivo, au lendemain d’émeutes antigouvernementales comptant parmi les plus violentes depuis des années dans l’île de l’océan Indien. Un prisonnier a été tué et dix autres blessés, mardi après-midi, lors d’une mutinerie dans une prison d’Antananarivo réprimée par les forces de l’ordre, indiquent des source pénitentiaire. Ce décès porte à 34 le nombre de personnes qui ont trouvé la mort au lendemain des émeutes.
Andry Rajoelina, maire d’Antananarivo et chef de l’opposition qui a déclenché le mouvement de protestation, a appelé à des manifestations pacifiques, mercredi ,sur la place principale de la ville contre le gouvernement du président Marc Ravalomanana. “Les manifestations reprendront demain sur la place du 13-Mai”, a-t-il annoncé dans un communiqué mardi soir. Auparavant, M. Rajoelina s’était dit d’accord pour rencontrer le président Ravalomanana en présence de diplomates de pays fournissant un soutien financier à Madagascar. Et dans la journée, il avait annulé un appel à des manifestations ce mardi.
Lundi, des dizaines de milliers de manifestants descendus dans la rues avaient mis le feu à l’immeuble de la radio-télévision d’Etat et pillé des magasins pendant la nuit. La police a fait état de 27 arrestations. Les affrontements avaient fait deux morts, un policier et un adolescent de 14 ans.
CRAINTE D’UNE NOUVELLE CRISE MAJEURE
En décembre 2008, le gouvernement de monsieur Ravalomanana avait ordonné la fermeture de la chaîne de télévision privée appartenant à monsieur Rajoelina. Le prétexte avait été la diffusion d’un entretien avec Didier Ratsiraka, ancien chef de l’Etat en exil en France, susceptible, selon le gouvernement, de provoquer des désordres. Ulcéré par la fermeture de sa chaîne de télévision, le maire de la capitale malgache a accusé le chef de l’Etat, au pouvoir depuis 2002, de se comporter en dictateur.
Les relations entre le gouvernement et l’opposition se sont détériorées ces dernières semaines. Les pouvoirs publics accusent le maire de mal gérer sa ville. Ce dernier se défend en reprochant au gouvernement central de l’empêcher de faire son travail correctement. Certains politologues craignent que cette flambée de violence ne débouche sur une nouvelle crise majeure dans un pays réputé pour son instabilité politique.
Le ministre des affaires étrangères français, Bernard Kouchner, s’est dit préoccupé “face aux actes de violence” qui secouent la capitale de Madagascar. Il a encouragé les Malgaches “à la retenue et au dialogue”, après un entretien avec le président Ravalomanana, mardi soir.