mardi 30 décembre 2008
Déclaration controversée
vendredi 26 décembre 2008
Le patronnat recommandera à l'état quoi faire pour se sortir de la crise!
Le gouvernement canadien a donc décidé de créer un conseil consultatif sur l'économie afin de conseiller le ministre Flaherty sur les décisions à prendre en temps de crise. Mais le plus intéressant là dedans est que Flaherty a nommé onze personnes, faisant toutes parties de ce que l'on ne doit pas avoir peur d'appeler la grande bourgeoisie canadienne. Voici d'ailleurs la liste de ceux-ci, ainsi que leur poste et entreprise respective:
- Carole Taylor, ancienne ministre des Finances de la Colombie-Britannique. Elle a été présidente de Radio-Canada/CBC de 2001 à 2005;
-M. Paul Desmarais fils, président du conseil et cochef de la direction de la Power Corporation du Canada et président du comité de direction de la Corporation Financière Power;
- Isabelle Hudon, présidente de la firme de publicité marketing Marketel et ex-présidente de la chambre de commerce de Montréal;
- W. Geoffrey Beattie, président, The Woodbridge Company Limited, et président suppléant, The Thomson Reuters Corporation ;
- George F.J. Gosbee, président et PDG, Tristone Capital ;
- James D. Irving, président, J.D. Irving, Limited ;
- Mike Lazaridis, président et cochef de la direction, Research In Motion (RIM);
- Jack Mintz, titulaire de la chaire James S. et Barbara A. Palmer d’étude des politiques publiques ;
- James A. Pattison, président du conseil et PDG, Jim Pattison Group ;
- Ajit Someshwar, chef de la direction, CSI Consulting ;
- Annette Verschuren, présidente de division, Home Depot Canada.
De plus, ces personnes, ho combien bienveillante, acceptent d'occuper ce poste et ce avec un salaire annuel symbolique de 1$. Ils n'ont bien entendu aucun intérêt à défendre là dedans et le font uniquement pour le bien-être du peuple. Tout ceci est sorti le 19 décembre, mais les médias trop occupé à couvrir les "chicanes" de la classe politique n'ont quasiment rien présenté de cette annonce qui signifie clairement le partie pris de l'état pour les patrons.
Pendant qu'ils tentent de sauver le capitalisme par tous les moyens possibles et ce sur le dos des travailleurs et travailleuses, il en revient à nous de réagir et de nous organiser dans nos milieux pour mener une résistance active à la précarisation de nos conditions matériels.
mardi 23 décembre 2008
La Rage du Peuple : Sélection musicale du 23 et 30 décembre
Pour écouter en directe
Les émissions de la Rage du Peuple des mardis 23 et 30 décembre de 16h-- à 18h-- seront des émissions musicales. Pour vous intéresser à écouter la radio et aussi pour vous partager notre répertoire, voici les sélections. À quelques chansons prêts, elle seront diffusées dans ce même ordre. Des suggestions pour l'année prochaine?
Bonne écoute!!!
23 décembre
- Rapaces - OMC
- La Phaze ft Keny arkana – La cause
- IAM - La fin de leur monde
- Keny Arkana - Ils ont peur de la liberté
- DJ Cut killer
- NTM - Qu'est-ce qu'on attends
- Cavalier noir - Sévir et oppresser
- Assassin - Ce sont des agitateurs
- Assassin - L'état assassine
- Webster - Qc history X
- Cavalier noir - Les yeux grands fermés
- Zack de la rocha, KRS ONE, The Last emperor - CIA
- Ma 6t va cracker - Le temps des opprimés
- Keny Arkana - Le missile est lancé
- Keny Arkana - Je me barre
- Keny Arkana - nettoyage au karcher
- Keny Arkana - Le front de la Haine
- the Sarko skanking
- Les amis de ta femme - La grève des mères
- Raggasonic - Bleu blanc rouge
- Tiken Jah Fakoly - Plus rien ne m'étonne
- Zenzile - Pyrrus Victory
- Ez3kiel -Versus
- Billy Ze Kick – Mangez-moi! Mangez-moi!
- Billy Ze Kick – OCB
- Sales majestés - PP haine
- Sales majestés - Les patrons
- Sales majestés - Halte au front
- Sales majestés - Tout est bon (pour faire du fric)
- Ya basta – Que la peur... DUB
- Ya basta – Notre résistance
- Ya Basta – Barcelone
- René Binamé – Le triomphe de l'anarchie
- Les amis de ta femme - A las barricadas
- Rene binamé - Juillet 1936
- Les amis de ta femme - Le sang des martyrs
- Les amis de ta femme - La semaine sanglante
- Cohn Bendit – Démocratie directe
- Evariste - La révolution
- Gilles Servat - Les prolétaires
- Il est 5 heure Paris s'éveille
- Faut plus de gouvernement
- René Binamé - Maknovtchina
- Les amis de ta femme - Elle n'est pas morte
- Léo Ferrer – Les anarchistes
- La vie s'écoule la vie s'enfuit
- King Ju - Salaud de droite
- Les Charlots – Merci Patron!
- Zebda – Motivé, Le chant des partisans
- Joe Hill - Power in the union
- Rage Against the machine – Zapata's blood
- Zebda – La cucaracha
- Miss Hélium – Attaque la banque
- Goran Bregovic - Kalasnjikov (BOF Underground)
- Yves Jamait - Y'en a qui
lundi 22 décembre 2008
Conférence en ligne: L'Éthique du Vampire de Francis Dupuis-Déri
« Sans doute, personne ne prendrait au sérieux un vampire qui prétendrait agir pour le bien de sa victime alors même qu’il la saigne à mort. Il serait très certainement reçu avec mépris et colère s’il affirmait, les crocs plantés dans une jugulaire, qu’il effectue “une incision chirurgicale” ou qu’il oeuvre pour la liberté, l’égalité et la paix. [...] Il existe en politique des empires que l’on pourrait nommer vempires, tant il est vrai qu’ils puisent leur puissance du sang des peuples, le plus souvent en prétendant vouloir leur bien. »
Cet essai propose une critique du discours militariste pour qui « la guerre, c’est la paix ». Dans ce plaidoyer à la fois viscéral et documenté contre la guerre, l’auteur brosse un portrait des lignes de force qui se dessinent de la Guerre froide à la Guerre au terrorisme, des manifestations de Seattle à celles du mouvement pour la paix.
Vous pourrez retrouver différentes entrevues avec l'auteur à cette adresse
si vous désirez télécharger ces extraits de conférence, cliquez droit sur votre souris et sélectioner "enregistrer la cible du lien sous" sur le lien ici présent.
lundi 15 décembre 2008
Solidarité CL avec les luttes sociales de Grèce et d'Europe
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On n'avait pas besoin d'un autre martyrTandis que la Grèce se préparait à une journée de grève générale, le mercredi 10 décembre, contre le gouvernement Karamanlis et la crise économique, et avec la mobilisation qui germe de la base dans les écoles et les universités, contre les projets de réforme, Alexandros Grigoropolous, âgé de 16 ans seulement, a été désigné pour servir de victime, de bouc émissaire pour l'appareil policier, et fut tué de sang froid par les forces répressives de l'État.La crise économique, déclenchée par le capitalisme international contre les exploitéEs du monde entier et gérée par les États à coups de mesures imposant l'appauvrissement général, affaiblit l'équilibre fragile entre les groupes de pouvoir et les partis, de droite comme de centre-gauche, nous permettant d'entrevoir la véritable vocation anti-démocratique subversive de l'État et de son système (in)sécuritaire : l'aliénation, la criminalisation et l'élimination de l'opposition populaire.Ça s'est produit avec Carlo Giuliani, à Gênes, en 2001. Ça s'est produit à de nombreuses reprises, ces derniers temps, en des endroits comme la Palestine et Oaxaca, au Mexique. Samedi dernier, ça s'est produit en Grèce.En ce moment, des milliers d'étudiantes et d'étudiants manifestent devant les quartiers généraux de la police, à Athènes, mais aussi dans bon nombre de villes et villages d'un bout à l'autre de la Grèce.Les manifestations spontanées à travers le pays sont le résultat de la colère populaire contre le gouvernement Karamanlis et les agissements criminels de la police. Le gouvernement grec a d'abord armé et envoyé les flics assassins, puis a lancé une kyrielle pathétique d'excuses et de résignations, sans que personne n'ait été puni. En fait, il tente d'attirer l'attention sur la destruction de propriété publique et privée, tout en continuant de réprimer les manifestations, en attaquant le peuple avec des armes chimiques et en torturant les personnes arrêtées.La révolte ne fait que commencer. Et la grève générale, cette grève syndicale et sociale, politique et de classe, peut transformer la rage du peuple en une force organisée pour la construction de l'alternative libertaire.Dans tous les pays, la crise croissante du capitalisme refile la facture aux travailleuses, aux travailleurs et aux exploitéEs.Nous devons répondre, dans chaque pays, en construisant ensemble l'opposition sociale, nécessaire à notre défense collective face à l'annihilation au nom du profit.Solidarité avec le mouvement anarchiste grec et avec les victimes de la répression; solidarité internationale avec toutes les luttes sociales, en Grèce et dans le reste de l'Europe!
Federazione dei Comunisti Anarchici (Italie)
Melbourne Anarchist Communist Group (Australie)
Zabalaza Anarchist Communist Front (Afrique du Sud)
North-Eastern Federation of Anarchist Communists (États-Unis)
Union Communiste Libertaire (Canada)
dimanche 14 décembre 2008
Front Libertaire(1975) explicite le communisme libertaire
En 1975, des membres de l'Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA) ont eu la possibilité de faire une tribune libre sur un poste de télévision français (FR3). Voilà un témoignage vidéo rare du renouveau communiste libertaire des années 1970. À voir, c'est quelque chose...
Cliquez pour aller voir le film (ça dure 15 min)
Vidéo et photos reliées aux émeutes et la solidarité
Protesters throw stones as they aim laser pointers at riot police during clashes with protesters in Athens, Saturday, Dec. 13, 2008.
Bonus: Succès souvenir!!!
On 18-9-05, early Sunday morning, anarchist comrades attacked the headquarters of the Greek Riot Police and the Police Special Forces, (ΜΑΤ-ΕΚΑΜ), in the Goudi area of Athens City, taking the police forces by complete surprise. Dozens of petrol bombs were hurtled in the camp’s interior causing great damage to many police riot vans and cars. Following that, they proceeded with an attack against the Precinct of the Zografou area causing damage to the police cars of the precinct.
Freedom to G. Kalantzidis, P. Karasarinis and P. Aspiotis.
samedi 13 décembre 2008
Interview avec un anarcho-syndicaliste Grecque
communisme.wordpress.com
Interview de Yannis, secrétaire international de l’ESE grecque (anarcho-syndicaliste) :
Peux tu revenir sur les circonstances de la mort d’Alexis ?
Il y a trois ans que la police grecque a instauré une stratégie de provocation dans le quartier d’Exârcheia, lieu populaire historique d’Athènes, où vivent nombre d’étudiants, de jeunes et de libertaires.
Les rondes de la police ont augmenté ces derniers temps et les insultes à l’encontre des gens du quartier par les policiers sont le lot quotidien.
En ce qui concerne l’assassinat du jeune de 15 ans, tous les témoins oculaires (résidents du quartier, passants etc.) affirment que les policiers ont provoqué un cercle de jeunes en les insultant. Quand les jeunes ont répondu, les policiers ont garé leur voiture avant de revenir au point où les jeunes étaient assis puis ils ont tiré trois fois. Les témoins affirment aussi que l’assassin a tiré à vol d’oiseau sur Aléxandros, qui est tombé mort sur le trottoir.
Quelles sont les pratiques de police grecque ?
Depuis la fin de la dictature de colonels, plusieurs dizaines de gens ont été tué par la police. Parmi eux, Mikalis Kaltezas, militant anarchiste de 15 ans, en 1985, Issidoros Issidoropoulos, militant d’extrême gauche de 16 ans en 1976, les manifestants Koumis et Kanellopoulou, mais aussi un nombre infini d’immigrés et des minorités ethniques (tziganes, turcs de Thrace etc.). Dernièrement, la Police avait également assassiné un jeune handicapé.
En même temps, on a une quantité innombrable de cas de tortures contre des militants, des manifestants et des immigres arrêtés, ainsi qu’un usage systématique et injustifié de bombes lacrymogène et de gaz chimiques pendant toutes les manifestations.
Il faut souligner que la police entoure traditionnellement les manifestations en Grèce.
J’ajouterai enfin que jamais un policier n’a été tué en Grèce par des manifestants et que jamais un policier – même condamné par la justice - n’a passé plus que 2,5 ans en prison.
Quel est l’état des lieux de la révolte ?
Presque dans toutes les capitales des départements du pays, la révolte s’est allumée. A Salonique, à Agrinion, à Yannena, partout en Crète, des affrontements opposent les manifestants et la police. A Patras, la police a attaqué les manifestants accompagnée par un bataillon de néo-nazis armés, dit “citoyens indignés’”.
A Athènes chaque jour, il y a 2 ou 3 manifestations différentes, avec plusieurs dizaines de milliers de participants. 20.000 manifestants solidaires ont accompagné Alexandros Grigoropoulos, pendant son enterrement. Il ne s’agissait pas du tout d’une ’’sédition aveugle’’ comme les médias l’ont dit. Bien au contraire, le mouvement continue…
Les cibles des manifestants sont les banques et les grandes entreprises multinationales qui sont les symboles de la misère et de la détresse du peuple.
La révolte rassemble des jeunes et des vieux, des militants mais aussi de gens non politisés.
Il s’agit de la plus grande révolte depuis le 2ème guerre mondiale et la guerre civile qui l’a suivi en Grèce. Il s’agit peut être de la plus grande révolte de ces dernières 40 années dans le monde occidental. Pour nous, c’est aussi une révolte absolument légitime.
Au delà de l’assassinat du jeune, y a-t- il d’autres raisons qui expliquent cette explosion ?
Nous sommes la première génération d’après guerre qui vit dans des conditions de travail et économiques pires que celles de nos parents.
En Grèce on parle souvent de “la génération de 700 euros’”. Sans aucun doute, il s’agit d’un slogan qui sous estime la réalité. Parce que la grande majorité des jeunes de moins de 30 ans a de salaires inférieurs à 700 euros. Il n’y a plus des contrats de travail non précaire. Le travail noir est très fort aussi. Le patronat licencie au nom de la ‘’crise’’. En même temps que le Capital grec se réjouit d’une rentabilité énorme grâce au pillage de pays balkaniques.
La situation est encore pire pour les immigrés qui souffrent des lois racistes, de la xénophobie généralisée en Grèce et de l’action impunie de groupes nazis. Il faut souligner que la participation des immigrés à ce mouvement est assez grande et que comme d’habitude, ce sont eux les premières victimes de la répression étatiques : sur quelques 400 arrêtés, la moitié sont des immigrés.
Au delà de l’assassinat du jeune, y a-t- il d’autres raisons qui expliquent cette explosion ?
En ce qui concerne la vie politique et la corruption, je vous donnerai quelques éléments qui résument la situation politique grecque.
Récemment un scandale dit de « Vatopedi » a éclaté. Le gouvernement a offert des terres… publiques à l’église ( !!!).
Je rappellerai aussi que deux familles (Papandréou pour le centre-gauche, le PASOK, et Caramanlis pour la droite) ont gouverné 34 années sur les 40 dernières années en Grèce.
Ce à quoi il faut ajouter la gestion désastreuse par l’État des incendies d’été 2007 et de leurs conséquences, la casse de la sécurité sociale par les lois des socialistes en 2001 et par la droite en 2006, les privatisation de l’électricité, des ports et de Olympic airways.
Propos recueillis le mercredi 10 décembre, par Jérémie, SI de la CNT
mercredi 10 décembre 2008
Chef Algonquin emprisonné
Mercredi, le 10 décembre 2008
http://solidaritelacbarriere.blogspot.com/
*Juge du Québec emprisonne un Chef Algonquin pour deux mois à cause d'une
démonstration pacifique : la Couronne demande un an pour envoyer « un
message clair » à la communauté appauvrie***
Kitiganik/Lac Rapide, Territoire Algonquin/ - Jeudi le 4 décembre un juge du Québec à reconnu le chef intérimaire de la communauté du Lac Barrière Benjamin Nottaway coupable de quarante-cinq jours en prison, en plus des quinze jours déjà servis en détention préventive, pour sa participation dans des blocus pacifiques mis en place pour attirer de l'attention sur les violations des droits de la communauté du Lac Barrière par les gouvernements canadiens et québécois.
La communauté du Lac Barrière demande que le Canada et le Québec s'engagent par écrit à respecter leurs ententes et que le gouvernement canadien mandate un observateur pour agir comme témoin lors de la sélection de nouveaux chefs, en accord avec le Code coutumier de gouvernance du Lac Barrière, et qu'il en reconnaisse les résultats.
« C'est honteux que le gouvernement du Québec préfère me mettre en prison plutôt que d'honorer leurs obligations légales en mettant en œuvre les traités signés », déclare le chef intérimaire Nottaway, un père de six qui passa son vingt-huitième anniversaire en prison jeudi passé. « Pendant ce temps, le gouvernement du Canada continue d'interférer dans nos affaires internes tout en essayant de se laver les mains de tout responsabilité pour cette situation. »
Nottaway a été reconnu coupable de trois chef d'accusation de méfait et de bris de conditions émanant des blocus de mars sur les voies d'accès du lac Barrière et d'un blocus, en novembre, de l'autoroute 117 à l'extérieur de la réserve de la communauté dans le nord du Québec. Un blocus en octobre a été démantelé violement par la police anti-émeute, par l'usage de gaz lacrymogène sur une foule contenant des aînés, jeunes et enfants. Plus de 40 membres de la communauté de 450 ont été chargés pour ces actions.
« Québec a maintenant rejoint l'Ontario, qui emprisonna les chefs de la première nation de Kitchenuhmaykoosib Inninuwug (KI) et des Algonquins d'Ardoch pour une démonstration pacifique. La méthode préférée des provinces pour s'occuper de nos droits semble être l'utilisation de la police et des tribunaux jusqu'à ce qu'on oublie que nous en avons, » avança Marylynn Poucachice, une porte-parole de la communauté qui fut arrêté durant le blocus de Novembre.
L'avocat de la couronne France Deschamps demanda au juge Jules Barrière une durée d'emprisonnement de 12 mois déclarant qu'un « message clair » était requis « pour faire en sorte que [les blocus] ne se produisent plus, que M. Nottaway n'aie plus envie de le faire, de le décourager et de décourager aussi le groupe – puisque M. Nottaway est là avec ses supporters et que tout le monde attend le verdict.» Le juge Barrière pointa que la demande de la couronne était « partiellement illégale », puisque 6 mois est la peine maximale pour des poursuites sommaires. Il était par contre en accord avec Deschamps sur le fait qu'une peine de prison était nécessaire déclarant qu'il était «important de passer dans la communauté un message clair. » « Le seul message que les gouvernements canadiens et québécois envoient c'est leur volonté de criminaliser notre communauté et de séparer nos familles pour éviter d'avoir à mettre en œuvre des traités créant des précédents et de respecter nos coutumes de gouvernance, » ajouta Nottaway. La communauté du Lac Barrière veut que le Canada et le Québec fassent respecter les ententes issues de l'accord trilatéral de 1991, un accord de
développement durable et de cogestion des ressources, qui avait alors été applaudi par l'ONU et la Commission royale sur les peuples autochtones. Le gouvernement du Canada ne respecte plus l'accord depuis 2001. Le Québec a signé en 1998 un accord bilatéral, mais piétine malgré les recommandations soumises en 2006 par deux anciens ministres, John Ciaccia, représentant particulier pour le Québec, et Clifford Lincoln, représentant particulier des Algonquins du Lac Barrière déclarant que l'accord devrait être mis en œuvre.
Le 10 mars 2008, le gouvernement canadien révoqua la reconnaissance du Chef coutumier Benjamin Nottaway et de son Conseil et a mandaté un groupe d'une faction minoritaire qui, selon le Conseil des aînés du Lac Barrière, n'a pas été choisi dans le respect de leur Code coutumier de gouvernance. Le 2 et 3 mars, des membres de la communauté avaient érigés des blocus sur leurs routes d'accès pour empêcher les membres de cette faction minoritaire d'entrer dans la réserve en anticipant que le gouvernement canadien essaierait de s'immiscer illégalement dans la gouvernance interne du Lac Barrière pour la troisième fois en 12 ans. En 2007, le juge Réjean Paul, de la Cour Supérieure du Québec, a émis un rapport qui concluait que le groupe reconnu par le gouvernement fédéral, lors du prétendu choix d'un chef en 2006, ne représentait qu'une « tres minorité » qui « ne respecte pas le Code coutumier de gouvernance »[1]. Le gouvernement fédéral a reconnu cette faction minoritaire après avoir mené un autre présumé processus de sélection en janvier 2008, même si, selon le rapport d'un observateur sur lequel se fiait le gouvernement, rien ne « garantissait » que le Code coutumier de gouvernance soit respecté [2]. Le Secrétariat de la nation algonquine, un conseil de bande regroupant trois communautés algonquines dont celle du Lac Barrière, reconnaît toujours le leadership de Benjamin Nottaway et continue de travailler avec lui et son conseil.
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*Contacts médiatiques *:
*Norman Matchewan*, porte-parole Lac Barrière : 819 - 435 - 2171
*Marylynn Poucachiche*, porte-parole Lac Barrière (en anglais) : 819 - 435 - 2113
Encore une bavure policière
Suite à la mort d’une jeune anarchiste de 15 ans, Alexandros Grigoropoulos, des émeutes ont éclaté en Grèce. Les deux policiers impliqués ont été suspendus, interpellés et inculpés, l'un pour meurtre avec préméditation et usage illégal d'une arme, l'autre pour complicité. Ils comparaîtront mercredi. C’est à voir, si la justice parlementaire est la justice du peuple, car jusqu'à maintenant c’est la colère de la population qui est réprimandée. En effet, jusqu'à maintenant la répression se déroule sous des nuages des gaz lacrymogènes, les arrestations se multiplient et les coups de matraques s’enchaînent. Malgré tout, ces évènements soulèvent un mouvement de solidarité, à travers plusieurs villes de la Grèce, mais aussi à l’extérieur des frontières notamment en Allemagne et en France. Soyons solidaire, oublions les frontières. Jamais nous n’accepterons que les fascistes continuent de tués des civiles. J’en profite pour vous rappeler de participer un rassemblement familial et festif à Montréal-Nord qui aura lieu le samedi 13 décembre 2008 à 14h au parc Henri-Bourassa (coin Pascal et Rolland). Afin de dénoncer, l’agent Lapointe!
Des photos assez percutantes sont diffusé sur le site : http://berthoalain.wordpress.
samedi 6 décembre 2008
Discours d'Emma Goldman aux camarades de la CNT
Alexander Berkman lies in a simple grave in Nice. But his ideal was re-born in Spain on the 19th of july, 1936. -Emma Goldman
(source: Jewish Women Archive en liens avec par le E.Goldman projet Berkely Uni.)
Casa C.N.T. -- F.A.I. -- Via Layetana, 32 y 34 -- BARCELONA
Aperçu sur de bien vives flammes algériennes
Depuis l’été 2008, l’État algérien n’en peut plus de débloquer de nouveaux fonds pour sa police : achat de 20.000 matraques, plus de 200 bus de transports de troupes, plusieurs engins antibarricades ou équipés de lances à eau – et embauche de 15.000 nouveaux flics au plus vite. Nouvelle menace terroriste ? Non, tous ces équipements sont destinés à la section anti-émeutes de la Direction générale de la sûreté nationale. [1]
Par ailleurs, le gouvernement, craignant « un risque d’émeute généralisée », subventionne à hauteur de plusieurs dizaines de milliards de dhirams par an « les produits de large consommation, pour réduire les effets de l’inflation sur la vie quotidienne des Algériens ». Autre détail croustillant de l’actualité récente (en tout cas plus qu’une réforme de la Constitution) : « les milieux d’affaires algériens et étrangers se préparent également à de telles éventualités. Plusieurs entreprises auraient déjà mis en place des plans pour protéger leurs biens des pillages en cas de violences populaires. » [2]
Bigre, que se passe-t-il en Algérie ? Du peu d’informations (évidemment) qui arrivent de ce côté-ci de la Méditerranée, on entend parfois que depuis plus d’un an, seraient enregistrées en moyenne deux - trois émeutes ou autres formes de colères populaires (notamment des blocages de routes)… par jour en Algérie – seule la Chine fait aussi bien en ce moment !
Parmi celles que les médias n’ont pas pu taire, parce qu’elles ont concerné des centaines de personnes, parce qu’elles ont duré au moins deux jours, et que les dégâts ont été « spectaculaires » : Timimoun (sud) en février, Ghardaïa en mars, Chlef, Gdyel (vers Oran) et Tiaret en avril, Ksar El Boukhari (90 km au sud d’Alger), Berriane et Oran en mai, Berriane à nouveau en juillet, Annaba et M’sila en août, plusieurs villages autour de Tizi-Ouzou et Tissemsilt en septembre, encore Annaba en octobre, Meftah en novembre… du littoral nord densément peuplé aux régions du sud quasi-désertiques, de l’est à l’ouest, ce sont tant des grandes villes (à l’exception notable, cette dernière année, de Alger – ville trop fliquée ?) que d’innombrables bleds qui connaissent les joies de la révolte.
La relégation en deuxième division du club de foot d’Oran [3] ; la gestion d’incendies détruisant des champs entiers d’oliviers et d’arbres fruitiers en Kabylie ; une demande collective d’attribution de locaux pour pouvoir travailler (Gdyel) ; sept corps de harragas repêchés au large de Tiaret ; la décision de fermeture du marché informel suivie de la victoire de l’équipe locale de foot à Ksar el-Boukhari ; la vengeance contre un riche propriétaire d’hôtel et ses vigiles à Sidi Aïssa (M’Sila) ; la coupure d’eau ou l’augmentation du prix de la patate de trop ; etc. : peu importent les « détonateurs », pourvu que tout soit prétexte à une saine émulation de rages collectives. Et les communs de ces belles émotions nous parlent particulièrement : à chaque fois ce sont les édifices du pouvoir, local ou national, qui sont attaqués, sièges des wilayas (préfectures), daïras (sous-préfectures) ou des Assemblées populaires communales, tribunaux et bâtiments d’entreprises nationalisées (banques, poste, hydrocarbures…) – mais aussi chaque bureau d’entreprise privée est potentiellement une cible de choix, et les magasins voient régulièrement leurs vitrines tomber et les marchandises s’envoler (pillages massifs à Annaba le 13 octobre).
Nous n’aurons que ce que nous prendrons. Également, la pratique massive et quasi-systématique du barrage routier confirme que le blocage des flux reste une valeur sûre contre le train-train de la société.
Côté flics, comme toujours chargés de protéger le vieux monde, ils sont souvent débordés (c’est-à-dire moins rapides), en tout cas de nombreux renforts sont toujours nécessaires pour le-retour-à-la-normale. Si l’épreuve existait pour le CIO, l’équipe d’Algérie serait certainement championne du monde de caillassage. La paix sociale est définitivement assénée quelques jours ou quelques semaines après « les terribles scènes de violence » par les coups de marteau résonnant sur les bureaux des juges : depuis un an, ce sont plusieurs centaines d’émeutiers qui ont été engeôlés. Mais la solidarité renforce, normal, les accès de rage et la libération des détenus stimule admirablement familles, proches, voisins : manifestations, occupations de tribunaux, assemblées sur les places publiques…
Revenons, par exemple, sur les « événements » de Chlef (ville de 180.000 habitants située à 200 km à l’ouest d’Alger) – non pas pour en faire une émeute « meilleure » qu’une autre (y aurait-il de mauvaises émeutes ?), hein.
Le 27 avril 2008, devait comparaître au tribunal le président de l’association des sinistrés d’un séïsme de… 1980 (Chlef est dans une région fortement sismique), suite à une plainte du wali (le préfet) pour diffamation : l’association avait protesté contre l’annulation d’une aide, pourtant décidée dans une loi de 2007, portant sur la reconstruction de logements « en dur » en remplacement de 27.000 préfabriqués – que les gendarmes ont commencé à détruire avant même le début des travaux. Dès l’aube, les accès au tribunal sont bloqués par des flics, il n’en fallait pas plus aux centaines de personnes venues assister au procès pour faire exploser de beaux accès de rage – qui n’en aurait pas fait autant ?
D’abord aux alentours du tribunal, rapidement dans tout le centre ville, ensuite (jusque vers 22h) dans la plupart des quartiers. Caillassage vigoureux des façades vitrées des sièges d’Algérie Poste (dont la recette se volatilise), d’Algérie Télécom, de l’APC (Assemblée populaire communale), du musée de la ville, de la banque du Golfe Arabe, de la gare, les détruisant de fond en comble. La Direction des mines et de l’industrie, un bureau de poste et la bibliothèque municipale sont totalement incendiés. Le siège de la faculté de droit saccagé. Les bureaux de la Banque extérieure d’Algérie dévastés – et pillés, naturellement. Sans parler des voitures, des lampadaires et autres éléments de mobilier urbain. Les attaques des bâtiments de la wilaya et de la daïra ont été repoussées par les forces anti-émeutes arrivées assez rapidement en renforts de plusieurs autres wilayas, notamment d’Alger. On parle le soir de plusieurs dizaines de blessés (dans les deux camps) et d’une centaine d’arrestations.
Le lendemain, ça repart de plus belle après le premier café, pierres contre lacrymo : rassemblés dans différents coins de la rue principale de la ville, des dizaines de jeunes se sont attaqués pendant plusieurs heures aux policiers qui tentaient de les empêcher de s’approcher des institutions publiques. « Nous n’arrêterons pas avant le départ du wali », déclarent des jeunes surchauffés. Les affrontements ont continué dans la plupart des quartiers de la ville, ainsi que dans des villes et villages voisins, dont Chettia à une dizaine de kilomètres : les établissements scolaires, l’agence des PTT et la direction des impôts y ont reçu une visite mémorable des émeutiers. La route nationale a été bloquée toute la journée par des barricades enflammées. Bilan de la journée : encore des arrestations - entre une centaine et 500 selon les sources.
Le 29 avril, alors qu’à Chlef les forces de l’ordre reprennent le contrôle l’espace, troisième jour d’affrontements à Chettia : nouveaux blocages de routes toute la journée, et surtout le centre ville transformé en champ de bataille, il n’est plus question que d’en découdre avec les keufs, aux cris de « libération de tous les détenus », « satisfaction de la plateforme de revendications élaborée par l’association des sinistrés de 1980 » et « départ du wali » (qui d’ailleurs a été muté début mai). Le soir, assaillis par des centaines d’émeutiers, ce sont les bureaux de la délégation régionale de Sonelgaz qui partent en fumée. Les attaques de bâtiments (plus tard, un laboratoire pharmaceutique a été pillé) et les escarmouches ne s’arrêteront qu’à l’aube.
Depuis, 87 émeutiers, dont une dizaine arrêtés plusieurs jours après les émeutes, croupissent en taule en attente d’un procès déjà reporté à deux reprises. Et les familles et autres proches des détenus de maintenir la pression sur les autorités : occupations de bureaux, sit-ins, etc.
Journalistes, sociologues et autres gens du pouvoir évoquent régulièrement des causes qui légitimeraient ce qui est désigné comme une véritable « culture de l’émeute » – comme si l’émeute n’était pas fondamentalement ennemie de la culture. Entre autres raisons avancées par les prétendus experts de nos vies : l’urbanisation poussive et radicale du pays (30% en 1960, 80% aujourd’hui), suite à la réforme agraire des seventies – et puis, bien entendu, le célébrissime « chômage des jeunes » (estimé à 60% chez ces fameux moins-de-trente-ans, qui représentent plus de 60% des quelques 35 millions d’algériens).
Pourtant, il en faut peu pour se rendre compte que certes, jeunesse et fougue restent souvent synonymes, mais le nombre de barricades de pneus enflammés à la moindre défaillance de l’approvisionnement en électricité ou la tournure que prend telle ou telle grève nous confirme que c’est bien l’ensemble d’une population qui d’une part n’en peut plus (évidemment, plus personne n’en peut, de ce monde), d’autre part le fait bruyamment entendre à qui prétend nous gouverner. Hé oui, tant de haine ne s’explique jamais vraiment, et en tout cas n’est jamais récupérable (d’ailleurs, il est rarissime qu’un film ou un bouquin s’attarde sur ces « faits divers », ce qui est révélateur du consensus qui maintient sur la guerre sociale la chape de plomb de la victoire de 1962 contre l’Etat français colonisateur et de la menace du terrorisme islamiste). Par contre, le besoin de vengeance contre chaque expression de hogra est un stimulant profond, et tellement rassembleur, contre toute forme de pouvoir.
Côté grèves et autres « mouvements sociaux », la période y est pareillement rythmée de clameurs apparemment de plus en plus fortes : pour ne parler que de « larges mobilisations » récentes, depuis le printemps 2008 les profs en statut précaire, régulièrement rejoints par l’ensemble des enseignants et des lycéens, alternent grèves, grèves de la faim, manifs, rassemblements dont sit-ins devant leur ministère, le tout violemment réprimé : matraques, arrestations de prétendus leaders, et une fin systématique de non-recevoir – le tout sous la menace d’une privatisation partielle et sournoise de l’éducation.
Début novembre, une grève illimitée des 50.000 étudiants de Sétif pour réclamer des « moyens » (dans le contexte d’une réforme LMD en cours) et trois jours de grève nationale dans la fonction publique viennent rajouter une couche au grognement ambiant. Toujours en novembre, les syndicats autonomes de dockers débrayent plusieurs jours pour dénoncer la concession des ports d’Alger et de Djendjen à une multinationale émirienne. Mais aussi, tout au long de l’année, se sont agités les personnels de santé, les vétérinaires, des salariés des hydrocarbures, des travailleurs du BTP (souvent en butte avec leurs patrons chinois, qui les mettent en concurrence avec des ouvriers chinois) – bref, un peu de fraîcheur aussi du côté des luttes de salariés, malgré un encadrement syndical assez strict (en transition, toujours, dans le cadre d’une relative rupture avec le modèle du syndicat unique – l’UGTA) : mais la cogestion n’est pas encore au point, il reste quelques brèches dans lesquelles développer des espaces autonomes de luttes.
Lorsque l’on parle de révolte, cette vive colère diffuse à l’échelle d’un territoire aussi vaste, il n’est pas déterminant, mais pas non plus anecdotique, d’évoquer la situation et l’évolution socio-économique d’un tel pays : les grondements des foules énervées nous parlent aussi des sales manières dont le capital maîtrise, plus ou moins bien, sa reproduction, auxquelles elles résistent activement.
Ce pays, désigné comme un modèle de croissance économique (+5% chaque année en moyenne depuis 2002), vit aussi à l’heure de la mise en place, à marche forcée, de l’Union pour la Méditerranée (malgré les réticences de Bouteflika liées à la présence d’Israël dans cette belle « union » en concurrence directe avec le projet états-unien de Grand Moyen Orient, sans parler de l’amitié « historique » sino-algérienne : les échanges bilatéraux ont fait circuler quatre milliards de dollars en 2007). En Espagne, dans les années 1980, il était courant d’entendre, pendant les grandes grèves émeutières des ouvriers des secteurs industriels « en restructuration » (notamment dans les Asturies ou au Pays basque sud : chantiers navals, dockers, …) : « ce n’est pas l’Espagne qui rentre dans la CEE, mais l’Europe qui rentre en Espagne ».
Difficile de ne pas voir dans l’excitation des gouvernants et des patrons européens pour cette nouvelle alliance transméditerranéenne cette même perspective, de pouvoir encore mieux s’engouffrer dans de nouveaux espaces – d’autant plus dans un pays aussi riche que l’Algérie, quatrième producteur mondial de gaz et quatorzième de pétrole. Et dont, même en cette période de chute libre du prix du baril de pétrole (automne 2008), les énormes réserves de liquidités semblent mettre pour le moment hors d’une quelconque déroute financière.
Alors, le flux international en Algérie, ça donne : un TGV transmaghrébin pour Alstom, un métro à Alger (Alstom encore) qui sera géré par la RATP, plusieurs complexes pétrochimiques ou sidérurgiques avec des partenaires saoudiens, japonais, allemands, une des plus grandes usines du coréen Samsung à Sétif, un viaduc à Constantine réalisé par un groupe brésilien, la restructuration des infrastructures portuaires et ferroviaires, de nouveaux gazoducs, centrales électriques et autres équipements pétroliers, la plus grande unité au monde de dessalement d’eau à Mostagadem, treize nouveaux barrages, un programme de construction d’un million de logements raflé surtout par des entreprises chinoises de BTP et, pour 5 milliard de dollars, la création à Alger par un groupe émirien du « plus grand parc urbain au monde », le parc Dounya, avec ses-espaces-verts-ses-quartiers-résidentiels-ses-bureaux-ses-commerces-ses-centres-de-loisirs-et-de-détente, etc.etc.etc.
Pour sûr, s’implanter à coups de méga-chantiers dans un tel pays signifie pour les entreprises de trouver non seulement d’évidents débouchés économiques, mais aussi une main d’œuvre abondante et supposée docile (la célèbre « armée de réserve », c’est plus de 20% de chômeurs en Algérie). Mais, on l’a vu, c’est quand même mal barré pour les patrons, même si la police veille, s’équipe et se prépare…
Et on pense aux belles émeutes de 2004 des plus pauvres des travailleurs, les Rroms, en Slovaquie devenue un des nouveaux centres industriels européens, ou, aujourd’hui, en Roumanie, où les grèves n’en finissent plus, que même l’importation d’ouvriers encore moins chers (Philippins, Bangladais, etc.) ne suffit pas à contrecarrer, dans des secteurs aussi structurants que l’automobile, le textile, la logistique… [4]
Et oui, la délocalisation a souvent fait se trouver les managers face à des salariés autrement plus combattifs qu’en Occident, où les syndicats jouent parfaitement leur rôle de maintien de l’ordre des travailleurs. Les faubourgs du monde restent souvent ingouvernables.
Et déjà, en quelques années, l’Algérie est devenue un pays d’immigration car, bien sûr, un sans-papier d’origine subsaharienne coûte encore moins cher qu’un chômeur algérien. En 2007, les services de la Sûreté nationale ont arrêté 12.000 personnes entrées illégalement sur le territoire algérien, dont 7.000 Maliens et 3.000 Nigériens. En 2008, environ 5.000 migrants auraient été expulsés vers des pays du sud. D’ailleurs, en juin 2008, une loi a été votée, durcissant les « conditions d’entrée, de circulation et de séjour des étrangers », prévoyant entre autres le triplement du budget destiné à « la lutte contre l’immigration clandestine », notamment pour la construction… de centres de rétention. Les mesures de dissuasion de l’émigration, quant à elles, se renforcent également, sous la pression de l’Union européenne – et c’est maintenant de plusieurs mois de prison que peuvent être condamnés les harragas (voire… leurs parents), ces « brûleurs de papiers » qui tentent la grande traversée vers le nord, embarquant à bord de pateras de Annaba, Mostaganem… [5]
Car, on ne le répète jamais assez, des secteurs entiers de l’économie (BTP, agriculture, restauration…) fonctionnent sur l’organisation en cascade de ces « délocalisations sur place » que permet l’emploi de travailleurs sans-papiers. Bien sûr la répression (à haute visée médiatique) s’abat à plein régime sur les pauvres (il s’agit de maintenir coûte que coûte une paix sociale qui seule garantit le bon fonctionnement de l’économie), mais la belle propagation des mutineries et des incendies de centres de rétention nous fait chaud au cœur… [6]
L’histoire remarquable des protestations populaires algériennes (depuis le Printemps berbère de 1980, la quasi-insurrection généralisée d’octobre 1988, balayée dans le sang – on parle de plus de 500 morts –, le soulèvement en Kabylie au printemps 2001, pour ne parler que des pics d’intensité de cette longue permanence de la révolte, qui s’est aussi aiguisée à Oran en 1982, Annaba en 1983, Laghouat en 1983 et 85, Alger (la Casbah) en 1985, Sétif et Constantine en 1986, Alger et diverses villes en 91, en 2004 dans une trentaine de villes, etc. [7]) ne fait évidemment pas tout : c’est plutôt l’actualité des contestations dans les États voisins qui nous permet d’imaginer comme l’air du temps est particulièrement orageux.
Au Maroc : depuis le printemps dernier, blocage du port de Sidi Ifni par des chômeurs, manifs, émeutes, envoi de l’armée : plusieurs tués et 300 arrestations (suivies de tortures) le 7 juin 2008 – après quelques semaines d’accalmie durant l’été, reprise des affrontements en septembre-octobre [8] ; manifestations quasi-quotidiennes des étudiants dans les grandes villes, qui ont vite appris le goût des matraques mais qui ont aussi vite appris à se défendre, comme à Marrakech le 14 mai où pierres et cocktails molotov ont plu sur les 1.000 hommes des forces spéciales dépêchés pour empêcher une marche vers la présidence de l’université (bilan de la journée : 800 étudiants raflés, une centaine gardée à vue, sept emprisonnés en attente d’un procès) ; un sit-in contre « la cherté de la vie » (il faut dire que le prix du pain avait augmenté de 30% la veille) qui se transforme en émeute à Sefrou le 23 septembre 2007 : 300 blessés dont pas mal chez les keufs, la plupart des bâtiments publics saccagés.
Et même en Tunisie, dix mois de ce qu’on appelle une « insurrection » dans le bassin minier de Gafsa (phosphate), durcissement de la grève des mineurs mais aussi des étudiants, chômeurs, « mères de famille » contre « le modèle économique tunisien » et violente répression (des syndicalistes sont même inculpés pour « constitution de bandes de malfaiteurs »).
En Égypte diffusion à l’ensemble des secteurs économiques des luttes des travailleurs du textile (première activité industrielle du pays, après le tourisme), depuis deux ans maintenant : grèves sauvages, occupations, manifs, émeutes, et là aussi, répression de plus en plus massive, avec le concours actif des Frères musulmans patrons de nombreuses usines (plusieurs morts, des milliers d’arrestations) ; pour ne pas parler ici de la multiplication depuis un an des émeutes dites « de la faim », « de l’électricité » ou « du gaz » au Sénégal, Cameroun, Burkina, etc. [9]
Bref, au sud de la Méditerranée, et même si les espaces-temps de la révolte sont particulièrement disjoints, les classes laborieuses composent de fait une réjouissante internationale de classes dangereuses, d’autant plus qu’elle semble particulièrement tenace et alerte contre les assauts policiers et judiciaires.
C’est dans ces moments d’intenses émotions collectives, que les travailleurs (avec ou sans emploi) s’extirpent d’un quotidien particulièrement apathique, que les gueux reprennent le temps de vivre à toute allure. Et le choix déterminé de l’affrontement est en soi une critique en actes de ce monde qui voudrait régir l’entièreté de nos vies – il est particulièrement revigorant de voir que la rue peut encore être cet espace politique si vif, et pas seulement ce lieu de circulation si policé où l’on voudrait nous enfermer.
Puissent les flammes de l’Algérie et autres banlieues malfamées du monde réchauffer nos longs hivers….
[1] Cela fait écho à la récente présentation de nouvelles techniques anti-émeutes de la police française, lors d’une rencontre européenne sur les « défis des violences urbaines », mi-octobre 2008, à Saint Cyr au mont d’Or, près de Lyon. Nouvelles technologies, augmentation impressionnante des effectifs et petits groupes très mobiles, au menu. Tiens, quelques inquiétudes chez les gouvernants ? Que les récentes démonstrations antiterroristes ne viendraient-elles pas confirmer ?
[2] Les quelques « citations » et les infos proviennent des médias algériens – méfiance, donc. Un portail internet de quotidiens francophones existe : www.presse-dz.com. Les droitsdel’hommistes de www.algeria-watch.org compilent thématiquement un grand nombre d’articles de presse (dossiers « émeutes », « luttes syndicales », « dégradation de la vie sociale », etc.). En France, un universitaire tient à jour une base documentaire (surtout une revue de presse et des vidéos) sur les émeutes dans le monde : http://berthoalain.wordpress.com ; quelques nouvelles du Maghreb aussi dans les « brèves du désordre » recensées sur http://cettesemaine.free.fr.
[3] Suite aux émeutes, le gouvernement prit la décision de replacer le club en première division. Le hooliganisme paye.
[4] Deux articles sur les récentes grèves en Roumanie dans les numéros 125 & 126 (été & automne 2008) de la revue Échanges, dont une partie des textes, consacrés à l’actualité mondiale de la lutte des classes, est disponible sur le site internet www.mondialisme.org.
[5] http://elharraga.wordpress.com est consacré à ce « phénomène ».
[6] Sur les mois de lutte au Centre de Rétention Administrative de Vincennes, des témoignages ont été rassemblés dans le livre Feu au centre de rétention, Libertalia, nov. 2008.
[7] Signalons
« 1988 : la deuxième guerre d’Algérie », Courant alternatif, n°184, novembre 2008 http://oclibertaire.free.fr/spip.ph... ;
de Jaime Semprun, Apologie pour l’insurrection algérienne (2001), dont une brochure a été faite, trouvable sur http://infokiosques.net ;
des textes publiés dans plusieurs Bulletins de la Bibliothèque des émeutes reviennent sur les affrontements dans les années 1990 et 2000, disponibles sur www.bellesemotions.org.[8] Une « chronologie des émeutes et de la répression subie à Sidi Ifni » a été publiée en juin 2008 : www.mondialisme.org/spip.php?article1166.
[9] Des infos sur les émeutes « de la faim » qui ont touché une cinquantaine de pays en 2008, ou sur la haute tension en Égypte, encore dans la revue Échanges.
vendredi 5 décembre 2008
Un soldat de moins!
IVAW member André Shepherd has applied for political asylum in Germany. Shepherd, a 31-year-old Army helicopter mechanic from Ohio, served for six months in Iraq in 2004 and 2005. While serving in Germany in the spring of 2007, Shepherd received orders to redeploy to Iraq. Instead, he chose to go into hiding.
Shepherd submitted his petition for asylum based on Germany's opposition to the illegal war in Iraq. "If I carried out my orders, it would make me a criminal. But I swore my oath on the American Constitution, which prohibits wars of aggression of any nature, such as the one in Iraq,"
After 19 months living with friends and supporters, Shepherd is now being held at a detention center in Giessen, Germany while he waits for a decision on his asylum application.
The Aotearoa Workers Solidarity Movement (AWSM)
A new organisation has been formed with the aim of building a serious revolutionary anarchist-communist movement in Aotearoa/New Zealand. The Aotearoa Workers Solidarity Movement (AWSM) is an organisation working towards a classless, stateless society: anarchist-communism. We are made up of revolutionary class-struggle anarchists from across Aotearoa / New Zealand. For now, we are a small organisation with members in Wellington, Christchurch and a few smaller towns across the country ---- AWSM came together when a few anarchists saw the need for a coherent and organised group of anarchist communists, inspired by the platformist strand of anarchist thought (amongst other things). Informal chats over the last few years turned into serious planning a few months ago and a little conference at Labour weekend (late October) in Wellington.
As class struggle anarchists our priority is active involvement in workplace struggles and industrial action as well as community based campaigns in our neighbourhoods. We aim to publish a monthly newspaper starting in 2009, and a less frequent but more in-depth theoretical magazine as well.
Aims & Principles
1: The Aotearoa Workers Solidarity Movement is an organisation working towards a classless, stateless society: anarchist-communism. We are made up of revolutionary class-struggle anarchists from across Aotearoa / New Zealand.
2: Capitalism is based on the exploitation of the working class by the ruling class. But inequality and exploitation are also expressed in terms of race, gender, sexuality, health, ability, age etc, and in these ways one section of the working class oppresses another. This divides us, causing a lack of class unity in struggle that benefits the ruling class. Oppressed groups are strengthened by autonomous action which challenges social and economic power relationships. To achieve our goal we must relinquish power over each other on a personal as well as a political level.
3: We believe that fighting all forms of oppression and exploitation is necessary. Anarchist-Communism cannot be achieved while sexism and racism still exist. In order to be effective in their struggle against their oppression both within society and within the working class, oppressed groups may at times need to organise independently. However, this should be as working class people only, as cross-class movements hide real class differences and achieve little for those in the oppressed groups. Full emancipation cannot be achieved without the abolition of capitalism.
4: We support Tino Rangatiratanga and stand in solidarity with grassroots indigenous struggle and direct action, while not supporting Maori capitalism and corporatisation (we acknowledge the lack of anarchist theory on the indigenous struggle in Aotearoa / New Zealand and are in the process of researching, debating and discussing a more detailed position on this point).
5: While trade unions can never be revolutionary, we recognise that the majority of collective workplace struggle today occurs within unions and therefore our members should join unions where they exist in their workplace, while being wary of any attempts by union bureauracrats to stifle rank and file struggle. Where unions do not exist we encourage our members to engage with their fellow workers to initiate collective action.
6: We recognise that the general strike is one of the working class’ most powerful weapons and oppose all restrictions on worker’s rights to take collective action, including strikes.
7: As well as exploiting and oppressing the majority of people worldwide, Capitalism threatens the planet through war and the destruction of the environment.
8: It is not possible to abolish Capitalism without a revolution, which will arise out of class conflict. The ruling class must be completely overthrown to achieve anarchist communism. Because the ruling class will not relinquish power without their use of armed force, this revolution will be a time of violence as well as liberation.
9: We acknowledge that by implementing the organisation section of the The Organizational Platform of the Libertarian Communists - theoretical unity, tactical unity, collective responsibility and federalism - we will be best able to move forward in promoting the aims and principles of the Aotearoa Workers Solidarity Movement.
Related Link: http://www.awsm.org.nz
lundi 1 décembre 2008
Un nouveau blog d'un collectif de l'UCL.
Un blogue amenant un point de vue communiste libertaire sur l'actualité locale ou extérieure, voilà ce que nous vous proposons. Vous y trouverez des analyses, de la documentation, des vidéos, des éditoriaux, des nouvelles sur le mouvement, bref tout ce qui pourra vous être utile pour bien comprendre le mouvement communiste libertaire, plus précisément, l'Union communiste libertaire.
Nous croyons qu'il est important de parler de ce qui se passe à Drummondville et sa région puisque nous sommes tous et toutes aussi touché-e-s par les différents système d'oppression qu'ailleurs, mais d'une autre façon. De plus, nous croyons qu'il est primordial d'étendre la lutte dans les régions souvent qui sont souvent mises de côté. Finalement, avec les nombreuses fermetures d'usine, nous croyons qu'il est essentiel d'amener un point de vue qui représente vraiment l'intérêt des travailleurs et des travailleuses et non celui des exploiteurs et exploitrices qui contrôle les partis politiques et les médias.
Pour le visiter: Ici...
samedi 29 novembre 2008
Entrevue abstentionniste avec le CRAC sur R-Can
Une porte-parole du collectif local saguenéen de l'Union communiste libertaire à accordé une entrevue sur l'abstentionnisme sur les ondes de Radio-Canada le 27 novembre dernier. L'émission a été diffusée dans le cadre de l'émission "L'heure de pointe", une émission régionale diffusée sur la première chaîne. Vous pouvez écouter l'émission ici sous le titre "N'allez pas voter!" dans l'émission du 27 novembre 2008.
Bravo aux camarades du CRACsaguenay!
http://cracsaguenay.blogspot.com/
lundi 24 novembre 2008
Fondation de l’Union communiste libertaire
Refondation
Le long processus de refondation de la Fédération des communistes libertaires du Nord-Est (NEFAC) au Québec, qui annonçait la volonté d’étendre l’anarchisme organisé à toutes les régions de la province, a permis de réunir pour la première fois sous la même bannière des libertaires provenant d’une demi-douzaine de villes de la province. Ainsi, la nouvelle organisation comptera des collectifs locaux dans les villes de Montréal, Québec et Sherbrooke mais également à Drummondville, Saint-Jérôme et à Saguenay ainsi que des liaisons dans quelques autres localités comme Trois-Rivières.
Les travaux du congrès ont surtout permis d’adopter une toute nouvelle constitution fixant le mode de fonctionnement unitaire de la nouvelle organisation (inspiré des acquis historiques du plateformisme), de faire une révision des buts et principes de la NEFAC en attendant l’adoption d’un manifeste communiste libertaire et de jeter les bases d’un plan d’action incluant une campagne sur la crise économique qui secoue actuellement le capitalisme.
Les congressistes ont reçu les salutations révolutionnaires de plusieurs organisations libertaires du monde entier, tels que: Worker’s Solidarity Alliance des Etats-Unis, Red Libertarias de Buenos Aires et la revue chilienne Ombre y Sociedad. L’Internationale des fédérations anarchistes, l’organisation française Alternative libertaire et Common Cause d’Ontario ont même jugé bon de déléguer des observateurs au congrès.
L’Union communiste libertaire est une organisation de militantEs provenant de divers mouvements de résistance, qui s'identifient à la tradition communiste dans l'anarchisme et ayant comme objectif commun une rupture révolutionnaire avec l'ordre établi. L'activité de l’UCL est organisée autour du développement théorique, de la diffusion des idées anarchiste et de l'intervention dans les luttes de notre classe, que ce soit de façon autonome ou par le biais d'une implication directe dans les mouvements sociaux.
Au plan théorique, L’Union communiste libertaire s'identifie aux principes communistes libertaires et s'appuie sur les bases théoriques de cette tradition particulière. Au plan tactique, L’UCL préconise l’implication dans les luttes sociales dans une perspective de radicalisation des mouvements sociaux et de construction de contre-pouvoir.
dimanche 23 novembre 2008
Support G.I. Resistance!
http://ftssoldier.blogspot.com/
- Col. Robert D. Heinl, Jr.
The Collapse of the Armed Forces
Armed Forces Journal, June 7, 1971
"Mutiny is the conscience of war."
-Common graffiti written by soldiers in the trenches of World War One
Much noise is being made today as to what true GI Resistance actually means. In a confusing, often obfuscating and divisive hodgepodge of arguments, a variety of voices try to pinpoint and isolate a singularly accepted standard of GI Resistance. Sometimes in stark arrogance, members of the antiwar community bicker back and forth as to what supporting resistance entails, without actually considering the point of view of the soldier fighting the war. For instance, words like cowardice, loyalty, and even duty are used by some to attack, condescend, and humiliate war resisters, soldier dissenters, AWOL’s, and deserters. These arguments are seriously flawed, yet each stance tries to establish itself as the only acceptable means of supporting GI Resistance.
There are countless ways to crack an egg, and in a generalized effort to end
the war in Iraq and Afghanistan, a plethora of tactics will be needed. Most of us know that by now. But what we fail to realize is that sometimes the means to immediately end a war start with the boots on the ground. So who then are we, as activists, veterans, and concerned citizens, to place moral standards on any soldier who would detriment the war effort in any way she or he sees fit? The question is not what GI Resistance is, but rather how can we support it any way shape or form?
One only needs to open a U.S. history book to find examples of GI resistance throughout our years of war and conquest. As far back as the American Revolution, instances of GI rebellion were common, as underpaid, underfed, and ill-equipped regulars staged mutinies and revolts against what they saw as forced conscription, colonial elitism, and rampant war profit
eering. In barbarous wars such our Civil War, soldiers plagued by the torment of battle and butchery deserted in massive numbers. AWOL’s were common throughout World War I, and studies on World War II show that soldiers from both sides had tendencies to deliberately aim astray when firing projectiles at enemy combatants. But it wasn’t until the Vietnam War that the true power of an organized underclass of soldiers showed is amazing potential to end military adventurism.
Through amazing instances of organizing, communicating, and class solidarity, American service members utilized a whole array of tactics to make their stance against
a war they saw as immoral and wrong. From civil disobedience to direct action--from outspoken “Rap Sessions”, antiwar coffee houses, underground newspapers, “search and evades” missions, and mass desertions, to more extreme measures as combat refusals, equipment sabotage and assassinations of commanding officers in the field--soldiers challenged the power structure of the military from within, and sent shockwaves through the establishment that were felt all the way to the architects of war in Washington, D.C.
Of course, many people within the movement used a variety of tactics to spread distrust of the political system essential in ending the war. However, it wasn’t until the very moment when the soldiers refused to fight that the powers-to-be had absolutely no other option than to pull the plug on their military aggression in Southeast Asia. The GI Revolt from that time is an amazing display of people-power, and what can be achieved through a well-organized, dedicated effort to tear down systems of oppressive power from within. Their greatest strength came from a decentralized ability to operate sporadically and pop up, much like a fu
ngus refusing to die, uncontrollably in all corners of the American empire. The fertile conditions that nurtured their resistance came from a strong antiwar movement back home, and a tightly-held veteran-soldier solidarity to keep the resistance strongly intact.
Soldier solidarity is where we are failing today.
As activists committed to ending this war, we need to reach out to the troops who are fighting it and show them that we support GI Resistance. Soldiers in Iraq and Afghanistan need to know that at home in the United States there is a dedicated activist community that will support them in resisting this illegal war at any cost.
We need to realize amongst ourselves that GI resistance is resistance by definition. Therefore, any resistance acted out by soldiers must be supported. There can be no ultimatums to supporting resistance. Whether that resistance is in the form of organizing amongst peers, starting underground ‘zines or websites, combat refusals or even acts of sabotage, w
e as activists must do our part to help aide and assist them, even if our assistance can only be in spirit and emotion.
We must understand that any form of resistance, even cases of AWOL and desertion, play a huge part in undermining the war effort from within. Never are we allowed to judge or discriminate against soldiers who choose to leave the military for whatever reason the soldier deems necessary. If more of the public accepted and supported AWOL and/or desertion as a justified alternative to participating in an illegal war, then perhaps we could expect more and more soldiers to quit their jobs. Ideally, one could picture the perfect scenario in which, on any given morning, the whole army fails to “show up to formation.”
At any rate, accusations of cowardice or treason are completely unacceptable. Furthermore, any soldier or veteran (especially one inclined towards an antiwar persuasion) that resorts to such patronizing derision should be reminded that such chest-beating machismo and arrogant self-righteousness is absolutely detrimental to our ultimate goal of ending the war. The whole idea is to win the soldiers trust and include them, not insult and exclude them.
Iraq Veterans Against the War is proving every day that we are the vanguard organization in the movement to ending the war. But we must remember that our credibility does not derive from media appearances, placements in protest rallies, or the medals on our uniforms. No, it comes from the fact that we are still soldiers, and we never leave another soldier behind. Our credibility lies with the soldiers that are still tied to this war, not with the public who overwhelmingly supports an immediate withdrawal, and not with the politicians promising peace with empty rhetoric. No one but the soldiers have the power to end the war now. And as an organization inherently dedicated to the soldier, our sole function should be reaching out to them, helping them to resist, helping them to come home. That is the true essence of solidarity, the true meaning of “Support GI Resistance,” and when it finally comes together, then we’ll really see the beginning of the end.
--
posted by Jeff Englehart
Iraq Veterans Against the War
www.ivaw.org
Operation W.A.N.T.: The Price of Gas
Seven members from IVAW's LA Chapter staged an early morning action on October 11th, placing 4,200 miniature soldiers around a gas station along with posters declaring "The Price of Gas: 4171 US SOLDIERS" (since the action, the number of US soldiers has climbed to 4,193). Participants in the Operation W.A.N.T. (We Are Not Toys) said their goal was to show average Americans what 4,171 US Soldiers looks like and to connect the deaths of US troops to this country's dependence on foreign oil. Read more for a photo gallery of this action